La révolution iranienne à l’origine de l’augmentation de la sclérose en plaques en Iran ?

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 29/11/2013 Mis à jour le 10/03/2017
L'obligation faite aux Iraniennes de porter le voile et ses conséquences sur la vitamine D, pourrait expliquer l'augmentation de la sclérose en plaques.

La recherche continue de montrer un lien entre la carence en vitamine D et un risque accru de sclérose en plaques (SEP). Certaines études d'intervention montrent également que la supplémentation en vitamine D peut aider à prévenir ou ralentir la progression de la SEP.

Au cours des dernières années, l'Iran a connu une augmentation spectaculaire du taux de prévalence de la SEP. Comment l’expliquer ? Récemment, des chercheurs ont présenté une nouvelle hypothèse dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry.

L'Iran est un pays où historiquement la SEP n’a jamais été très répandue. La latitude y est proche de l'équateur et le pays est baigné de soleil (et de vitamine D), de sorte que le niveau historiquement bas d’incidence de la SEP confirme bien ce que l’on sait sur les liens entre vitamine D et SEP.

Pourtant, entre 1989 et 2006, l'incidence de la SEP a été multipliée par 8,3. Des chercheurs de l'université d'Oxford, les Drs Julia Pakpoor et Sreeram Ramagopalan, ont émis l'hypothèse que la révolution iranienne est à l’origine de cette progression.

En 1979, la révolution iranienne a conduit à un changement radical dans la politique culturelle et sociale. Le nouveau gouvernement a interdit les influences occidentales pour devenir une république islamique. La loi est inspirée de l’Islam.

Parmi les dispositions prises en 1979 figuraient l’obligation pour les femmes de se couvrir en public. Sans exposition directe de la peau au soleil, le corps est incapable de fabriquer de la vitamine D. Ainsi, les femmes en Iran ont-elles beaucoup moins de vitamine D aujourd'hui qu'avant la révolution iranienne ; ceci a été confirmé par des travaux comparant les niveaux de vitamine D de femmes voilées et non-voilées.

Lire : les femmes voilées manquent de vitamine D

Cette pratique du voile a-t-elle conduit à l'augmentation de la SEP en Iran ? Les chercheurs disent que c’est peut-être le cas. Ils estiment que le niveau de vitamine D dans la population iranienne «est un problème crucial de santé publique» et qu’une amélioration du statut en vitamine D «pourrait aider à prévenir une épidémie émergente de SEP dans cette population».

Pour en savoir plus, lire : Vaincre la sclérose en plaques de Julien Venesson (lire un extrait ICI  >>)

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