Le gluten responsable de la schizophrénie ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/05/2012 Mis à jour le 06/02/2017
L’intolérance au gluten de la mère multiplierait par deux le risque de schizophrénie chez l’enfant.

Dans un travail conjoint, des chercheurs Américains et Suédois ont observé les liens entre certaines réactions du système immunitaire chez la mère et le risque de schizophrénie chez l’enfant.

En utilisant des prises de sang effectuées sur 764 nouveaux nés entre 1975 et 1985 en Suède, ils ont mesuré la présence de certains anticorps (les immunoglobulines G ou IgG) dirigés contre la gliadine (une protéine retrouvée notamment dans le gluten du blé, de l’orge ou du seigle) et contre la caséine (une protéine retrouvée dans le lait de vache). La présence de ces anticorps dans les prélèvements sanguins des nouveaux nés indique en effet qu’ils étaient présents chez la mère, ces derniers étant capables de passer le placenta et d’atteindre le bébé au cours de la grossesse.

.211 enfants sur 764 ont développé une maladie psychiatrique à l’âge adulte, telle que la schizophrénie ou des troubles hallucinatoires. L’analyse des prises de sang révèle que les enfants dont les mères avaient des niveaux anormalement élevés d’IgG dirigés contre la gliadine ont deux fois plus de risques de développer la schizophrénie. En revanche, aucun lien n’est retrouvé avec la caséine du lait de vache.

Le Dr Karlsson qui a dirigé l’étude, déclare : « Le mode de vie et les gènes ne sont pas les seuls facteurs qui influencent le risque de développer des maladies. Des facteurs présents au cours de la grossesse ou immédiatement après peuvent aussi jouer un rôle. Toutefois cela ne signifie pas que la sensibilité à certains aliments provoquera nécessairement la schizophrénie. » et ajoute : « Par le passé des études ont montré que les personnes qui souffrent de schizophrénie ont plus de chances que les autres d’être intolérants au gluten. Nous allons maintenant essayer de lancer des études pour déterminer comment le gluten augmente le risque de schizophrénie et si cela ne concerne que les personnes génétiquement prédisposées. »

Référence : Karlsson H, Blomström A, Wicks S, Yang S, Yolken RH, Dalman C. Maternal Antibodies to Dietary Antigens and Risk for Nonaffective Psychosis in Offspring. Am J Psychiatry. 2012 Apr 25.

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