Aussi connue sous le terme d’« hormone du sommeil », la mélatonine est une molécule naturellement produite par l’organisme. Des études suggèrent qu’elle pourrait jouer un rôle dans la prévention et le traitement du cancer.
Cancer
Le glyphosate, composant du Roundup, aurait des effets sur l’organisme qui évoquent ceux de la maladie coeliaque et d'un intolérance au gluten, selon 2 chercheurs. Mais leur démonstration est contestable.
La maladie coeliaque qui est une intolérance au gluten est en augmentation dans les pays occidentaux. Un article paru dans la revue Interdisciplinary Toxicology suggère que le glyphosate, le composant du Roundup, pourrait constituer un moteur important de cette épidémie.
La maladie coeliaque se caractérise par des symptômes comme des nausées, des diarrhées, et de la dépression. Habituellement, un régime sans gluten supprime ces symptômes. Par ailleurs, une petite partie de la population souffre de sensibilité au gluten (ou à des substances contenues dans le blé et d'autres céréales à gluten).
Lire : Le gluten rend dépressives les personnes qui y sont sensibles
Ici, deux auteurs, un ingénieur informatique et un consultant en management, aucun n'ayant de formation ni en biologie ni en épidémiologie, présentent les effets que pourrait avoir sur l’organisme le glyphosate, le composant de l’herbicide Roundup. En effet, ses effets évoqueraient ceux de la maladie coeliaque et l’intolérance au gluten. L’exposition à ce pesticide pourrait selon eux expliquer le développement de ces maladies. Voici certains de leurs arguments :
- Les pathologies associées : alors que le glyphosate est un herbicide considéré comme non-toxique, des travaux récents ont suggéré qu’il participe à l’épidémie d’obésité et d’autres maladies (Alzheimer, Parkinson, dépression, cancer, infertilité…). La maladie coeliaque est associée à un risque plus élevé de développer des pathologies comme des maladies de la thyroïde, du rein, cancer... Les personnes atteintes de maladie coeliaque ont un risque augmenté de lymphome non-hodgkinien, qui est aussi impliqué dans l’exposition au glyphosate. Les problèmes de fertilité, comme l’infertilité, les fausses couches, associés à la maladie coeliaque pourraient aussi être expliqués par le glyphosate.
- Les problèmes digestifs : chez les poissons, le glyphosate expose à des problèmes digestifs.
- Le déséquilibre de la flore intestinale : le glyphosate est un antimicrobien. Il rompt les membranes bactériennes, élimine les micro-organismes bénéfiques et provoque la croissance des pathogènes. La maladie coeliaque est associée à un déséquilibre de la flore intestinale, avec des niveaux réduits d’Enterococcus, Bifidobacteria et Lactobacillus dans l’intestin et à une augmentation de bactéries gram négatives pathogènes.
- L’inhibition des enzymes du cytochrome P450 (CYP) : la maladie coeliaque est liée à des problèmes touchant ces enzymes impliquées dans la détoxification des toxines environnementales. Or le glyphosate interfère avec ces enzymes.
Les peptides du gluten du blé résistent à la dégradation réalisée par les protéases gastriques, pancréatiques et intestinales. Le glyphosate pourrait interférer avec la rupture des protéines dans l’estomac, laissant de plus grands fragments de protéines de blé et risquant de favoriser une réponse autoimmune.
Par conséquent, les auteurs estiment que toutes ces caractéristiques de la maladie coeliaque et de l’intolérance au gluten pourraient être expliquées par les effets du glyphosate. Ils demandent donc que les autorités sanitaires réexaminent leur politique vis-à-vis du glyphosate.
L'avis de LaNutrition.fr : Cette hypothèse liant le glyphosate à la maladie coeliaque est vivement critiquée, y compris dans la communauté du sans gluten. En effet, bon nombre des affirmations des deux auteurs ne semblent pas fondées, à commencer par l'affirmation selon laquelle l'intolérance au gluten toucherait 5% de la population (en réalité 1%). L'étude sur les poissons, qu'ils citent, montre plus vraisemblablement l'effet d'un tensioactif contenu dans le produit, que celui du pesticide lui-même. Les effets du glyphosate sur les cytochromes P450 ont été établis sur la plante, mais ni chez l'homme, ni chez l'animal : le glyphosate ne perturbe pas l'activité de ces enzymes. Plus généralement, ce n'est pas parce qu'un pesticide est plus utilisé (et pas forcément sur le blé) et qu'une maladie augmente, qu'un lien de cause à effet est établi. Les auteurs semblent avoir pêché de ce côté. Conclusion : les pesticides ont peut-^tre une responsabilité dans l'augmentation des pathologies au gluten mais cet article n'en apporte pas la preuve.
Lire : Les pesticides seraient des centaines de fois plus toxiques que ce qui est annoncé
Source
Samsel A, Seneff S.. Glyphosate, pathways to modern diseases II: Celiac sprue and gluten intolerance. Interdiscip Toxicol. 2013 Dec;6(4):159-184.
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