Les enfants défavorisés feraient de meilleurs choix à la cantine

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 18/11/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les enfants qui bénéficient de la gratuité à la cantine font de meilleurs choix alimentaires que leurs camarades qui payent leurs repas selon une étude anglaise.

Et si la cantine pouvait améliorer l’équilibre alimentaire des jeunes, notamment ceux de milieux défavorisés ? D’après un article de Public Health Nutrition, les jeunes anglais provenant de familles à faibles revenus font de meilleurs choix alimentaires à la cantine que leurs camarades issus de foyers plus aisés.

En France comme en Angleterre, ce sont plusieurs millions de jeunes qui prennent chaque jour leur repas dans leur établissement scolaire. En Angleterre, un programme permet l'accès gratuit à la cantine aux enfants provenant de familles à faible revenu. Le repas de midi pris à l’école joue alors un rôle important, surtout quand l’équilibre alimentaire n’est pas assuré à la maison.

Des chercheurs anglais se sont intéressés aux choix alimentaires des enfants fréquentant les cantines de deux établissements scolaires du Yorkshire, les écoles "A" et "B". 2 660 élèves âgés de 11 à 18 ans étaient concernés. Malgré la présence d’aliments plus « sains », les plats les plus populaires étaient les sandwiches et les pizzas, choisis par 40,4 % et 31,2 % respectivement des élèves de l’école A, et 48,3 % et 27,3 % des élèves de l’établissement B.

Les enfants qui bénéficiaient du repas gratuit étaient plus susceptibles de faire de meilleurs choix alimentaires. Dans l’école A, les élèves qui ne payaient pas  choisissaient un plat principal (plus valable du point de vue nutritionnel) dans 87 % des cas, contre 70,3 % de ceux qui payaient le repas ; dans l’école B, les enfants qui bénéficiaient du repas gratuit ont fait ce même choix dans 75,4 % des cas, contre seulement 56,1 % des jeunes qui payaient la cantine.

Par conséquent, les élèves anglais qui bénéficient de la gratuité des repas font de meilleurs choix nutritionnels à la cantine que leurs camarades plus aisés. Ceci est particulièrement intéressant dans une optique de réduction du risque d’obésité infantile. Pour Hannah Ensaff, de l’université de Sheffield, auteur de ces travaux, « Le comportement alimentaire est appris tôt et les préférences alimentaires établies dans l’enfance et l’adolescence ont tendance à persister dans la vie adulte, avec des conséquences sur la santé à long terme ». L’environnement scolaire est intéressant comme terrain d'intervention, en raison du nombre d’enfants qui fréquentent les cantines scolaires.

Lire : Nous avons testé les cantines scolaires

L’obésité infantile est devenue un problème de santé publique. En France, elle touche 3,5 % des jeunes de 3 à 17 ans, le surpoids concernant 14,3 % de cette tranche d’âge.

Lire : Le surpoids et l'obésité en France

Source

Université de Sheffield. Pupils choose grab-and-go foods at schools. Communiqué de presse. 8 novembre 2013. 

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