Les familles pauvres seraient plus touchées par les migraines

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/07/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Un revenu faible serait source de stress et de mauvaises habitudes alimentaires favorisant l’apparition des migraines au sein du foyer.

Une étude vient de montrer que faible revenu, stress et problèmes d’alimentation seraient des facteurs de migraines chez les adolescents.

Les chercheurs avaient déjà montré que les personnes qui souffraient de migraines avaient souvent un revenu faible. Est-ce parce que les personnes souffrent de migraines qu’elles ont un faible revenu ou est-ce parce qu’elles ont un faible revenu qu’elles souffrent de migraines ?

C’est la question que se sont posés les chercheurs.

Première hypothèse : la position sociale est un facteur de migraine. Dans ce cas les personnes ayant un faible revenu sont soumises à beaucoup de stress et mangent mal – elles sautent des repas par exemple. C’est la théorie de la cause sociale.

Seconde hypothèse : les migraineux manquent des journées de travail et se retrouvent moins souvent en société. Leur ascension au sein de l’entreprise s’en trouve compromise. Avec moins de chances d’évoluer, leur revenu reste faible. C’est la théorie de la sélection sociale

Pour savoir quelle hypothèse est vraie, les chercheurs ont recruté des adolescents vivant toujours au sein du foyer familial. Au total, l’étude a porté sur 18 700 adolescents et leurs parents. Chaque adolescent a rempli un questionnaire concernant les migraines et les chercheurs ont eu un entretien avec chaque membre du foyer.

« Les adolescents ne travaillent pas, ne touchent pas de revenu. Si la théorie de la cause sociale est juste, dans une famille ayant un revenu faible, on doit y recenser plus de migraineux. Mais si c’est la théorie de la sélection sociale qui est juste on ne doit pas voir d’influence sur le nombre de migraineux, car ces adolescents ne touchent pas de salaire », explique Patricia Stewart-Foulks, l’auteur de l’étude.

Résultat : 1 178 adolescents souffrant de migraines ont été recensés, majoritairement des filles. Les chercheurs ont observé plus de migraineux dans les familles ayant un revenu inférieur à 16 500 euros par an, soit moins de 1400 euros par mois. Dans ces foyers ayant un revenu faible, un taux de 4,4% de migraineux a été observé chez les adolescents dont les parents ne souffrent pas de migraine. Ce taux est de 2,9% dans les foyers ayant un revenu annuel supérieur ou égal à 66 000 euros.

Rébecca Mailly

Référence :

Bigal M., Stewart-Foulks P., Migraine in adolescents: Association with socioeconomic status and family history, Neurology, 3 Juillet 2007; 69: 16 - 25.

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