Les pesticides sont partout

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/05/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Ils sont présents dans les fruits et légumes que l’on mange mais on les retrouve aussi dans l’air que l’on respire : les pesticides sont partout. C’est ce que confirment deux études menées par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répréssion des Fraudes (DGCCRF) et par l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS).

La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) vient de publier une étude sur les pesticides contenus dans les fruits et les légumes. Dans le même temps, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) rend publique les résultats d’une étude sur l’exposition aux pesticides contenus dans l’air. Résultats: nous mangeons et respirons des pesticides. Détails.

Les pesticides dans les fruits et légumes

Chaque année, la DGCCRF analyse des échantillons de fruits et de légumes afin de déterminer les taux de pesticides qu’ils renferment. Les derniers résultats viennent d’être rendu public. Ainsi en 2006, 3 500 échantillons de fruits et de légumes ont été étudiés et classés dans trois catégories : ceux sans pesticides, ceux contenant des pesticides mais ne dépassant pas la limite maximale de résidus (LMR) et ceux renfermant des résidus supérieur à la LMR (dits non conforme).

Résultats : fruits et légumes confondus, 56,6% ne contenaient pas de résidus de pesticides, 38,4% étaient sous la LMR et enfin 6% dépassaient la LMR.

6,3% des légumes étaient non conforme à la législation, notamment les poivrons, les piments, les aubergines et les lentilles, contre 5,5% des fruits, surtout les fraises, les mandarines et les poires.

En 2005, 6,7% des fruits et légumes étaient non conformes. Si en 2006, ce chiffre est en baisse, il faut tout de même rappeler qu’en 2004 il n’était que de 3,4%.

Les pesticides dans l’air

L’INERIS et la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de l’Université Paris V évaluent, dans le projet EXPOPE, « l’exposition non alimentaire d’enfants franciliens à un certain nombre de pesticides présents dans l’environnement intérieur ».

Dans le cadre de ce projet, les chercheurs ont étudié l’exposition à 31 pesticides de 130 enfants d’Ile-de-France, de 6 à 7 ans, dont 73 habitent en pavillon et 57 en appartement. Pour cela, ils ont effectué des prélèvements dans l’air, la poussière sur le sol, sur les mains des enfants et dans leur urine.

Résultat : au moins un produit de type pesticide était présent dans 94% des logements, avec en tête les insecticides, suivi des herbicides et des fongicides. Et parmi les insecticides, celui qu’on retrouve le plus (à 88%), c’est le lindane. Initialement utilisé pour le traitement des sols, des semences, des bois d’oeuvre, le traitement antiparasitaire des animaux et en médecine humaine pour le traitement de la gale, il est aujourd’hui interdit en France car il serait, entre autre, cancérigène. 

Les analyses d’urines montrent par ailleurs que 70% des enfants excrètent un des six métabolites urinaires des pesticides organophosphorés, dus notamment aux traitements anti-termite.

A découvrir également

Back to top