Ménopause : le traitement hormonal accusé d’augmenter les accidents vasculaires cérébraux

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 29/04/2008 Mis à jour le 06/02/2017
Les femmes ménopausées prenant un traitement hormonal substitutif fortement dosé auraient plus de risque d’avoir un accident vasculaire cérébral selon une nouvelle étude américaine.

Les femmes ménopausées ayant recours à un traitement d’hormonothérapie à forte dose ont plus de risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). C’est ce que révèle une étude parue dans le Journal of the American Medical Association.

L’hormonothérapie, ou traitement hormonal substitutif (TSH), est réservée aux femmes souffrant des symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, de douleurs articulaires, de sécheresse vaginale...). Le principe de ce traitement est d’atténuer les troubles grâce à deux hormones : l’oestrogène et la progestérone.

Les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School à Boston ont étudié sur 121 700 femmes de 30 à 55 ans les risques d’AVC associés à la prise du TSH.

Résultats : 360 cas d’AVC ont été recensés chez les femmes ne prenant pas de TSH contre 414 chez les femmes bénéficiant du traitement.

Plus en détails, par rapport aux femmes ne prenant pas de TSH, un traitement uniquement composé d’oestrogène accroît en moyenne de 39% le risque d’AVC et une prescription associant oestrogène et progestérone augmente le risque de 27%.

De plus, le risque est d’autant plus important que les doses sont fortes. Ainsi pour un traitement à 0,3mg d’oestrogène, le risque est identique à celui des femmes sans traitement. Par contre pour des doses à 0,625 et 1,25mg, le risque augmente de respectivement 54 et 62%.

Une autre variable entre en jeu dans la prise en compte du risque : l’âge. « Les cas d’AVC chez les jeunes femmes sont relativement faibles ainsi que chez celles qui prennent le traitement pendant moins de 5 ans. Il y a plus de risques pour les femmes de 50-54 ans » déclarent les chercheurs.

Ces résultats sont à replacer dans le cadre des prescriptions américaines qui pour les estrogènes utilisaient majoritairement jusqu'à une date récente des hormones équines, et pour la progestérone, des dérivés synthétiques.

Pour tout savoir sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause vous pouvez consulter notre dossier "Traitement hormonal de la ménopause : ce qu'on saît en 2008"

Céline Borg

Dr Grodstein, Dr Manson, Dr Stampfer, Dr Rexrode, Postmenopausal Hormone Therapy and Stroke, Archive of the internal medicine, Journal of the American Medical Associatio, April 2008

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