Plus de Ritaline chez les enfants de divorcés

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 05/06/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Les enfants de divorcés sont 2 fois plus nombreux à être sous Ritaline

Les enfants de parents divorcés sont presque deux fois plus nombreux à être sous Ritaline, un traitement contre l’hyperactivité, que les autres. C’est ce que suggère une étude publiée ce mois-ci dans le Canadian Medical Association Journal.

Pour parvenir à ce résultat, Lisa A. Strohschein et ses collaborateurs de l’université d’Alberta (Edmonton, Canada) ont utilisé les données d’une enquête nationale de santé menée au Canada sur 13 000 familles. Les chercheurs se sont focalisés sur le suivi de 4 784 enfants âgés de 2 à 7 ans en 1994.

En l’an 2000, 13% des enfants avaient des parents divorcés. Les calculs des chercheurs montrent que 6,1% d’entre eux recevaient de la méthylphénidate, la molécule contenue dans la Ritaline, alors que seuls 3,3% des enfants de couples restés unis en recevaient. En bref, les enfants de divorcés ont 82% de risques en plus de prendre un traitement contre l’hyperactivité.

Cette étude ne permet pas de savoir pourquoi les enfants de familles scindées sont, a priori, plus à risques d’hyperactivité. Les auteurs avancent cependant plusieurs hypothèses. Il est d’abord envisageable que le divorce entraîne chez les enfants des problèmes de comportement nécessitant un traitement. On sait aussi que les troubles de déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH) ont une part génétique. Il n’est donc pas impossible que les parents souffrant eux-mêmes de TDAH soient plus enclins à divorcer que les autres tout en ayant plus de risques d’avoir des enfants avec des problèmes de comportement.

Troisième explication proposée : on connaît l’effet perturbateur d’un divorce sur un enfant. Il est possible que les enfants se fassent prescrire de manière inappropriée de la Ritaline pour calmer des symptômes qui sont en réalité liés à un désarroi affectif.

Ces résultats sont suffisamment inquiétants pour que d’autres études soient menées sur ce sujet. Objectif : confirmer ces résultats mais surtout à trouver une explication satisfaisante à ce phénomène.

Lisa A. Strohschein, Prevalence of methylphenidate use among Canadian children following parental divorce CMAJ • June 5, 2007; 176 (12).

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