Sclérose en plaques : la vitamine D freine la progression

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 22/01/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Les patients ayant des niveaux élevés de vitamine D en début de maladie connaissent une progression ralentie.

Les patients souffrant de sclérose en plaques voient leurs symptômes évoluer plus ou moins rapidement par poussées successives. D’après une nouvelle étude parue dans JAMA Neurology, la maladie progresserait moins vite chez ceux qui ont des niveaux élevés de vitamine D au début de la maladie.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire s’attaque à la myéline des cellules nerveuses. Son évolution plus ou moins rapide conduit à des incapacités. Les causes de la maladie restent méconnues, des facteurs environnementaux ayant été évoqués.

Lire : Sclérose en plaques : un régime alimentaire améliore la qualité de vie

Les chercheurs ont voulu déterminer si les concentrations de vitamine D dans le sang pouvaient prédire l’évolution de la maladie chez des patients ayant eu une première poussée évocatrice de sclérose en plaques. En effet, le déficit en vitamine D est courant chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. De plus, des travaux ont montré que la vitamine D pourrait prévenir les rechutes.

Lire : La vitamine D diminue le risque de rechute dans la sclérose en plaques

Les données provenaient de patients participant à l’essai BENEFIT (Betaferon/Betaseron Newly Emerging multiple sclerosis For Initial Treatment), qui testait l’effet de l’interféron-β sur la progression de la maladie. Ces personnes avaient eu une première poussée évocatrice de sclérose en plaques ; certaines ont reçu de l’interféron-β et d’autres un placebo pendant 2 ans, puis un traitement avec de l’interféron-β pour toutes celles qui choisissaient de continuer. Des échantillons sanguins ont été récoltés au début de l’étude et au cours des mois 6, 12 et 24. Les patients ont été suivis 5 ans.

465 patients avaient au moins une mesure de vitamine D, et 417 au moins deux. Un peu plus de la moitié des patients avaient des niveaux de vitamine D inférieurs à 20 ng/mL (50 nmol/L ) dans la première année. Les auteurs ont donc comparé le groupe aux niveaux « faibles » (< 20 ng/mL) à ceux qui avaient des niveaux élevés (> 20 ng/mL). A l’année 5, après avoir ajusté les résultats en fonction de l’âge, du sexe, du traitement, du volume des lésions au départ, ils ont observé une moyenne de nouvelles lésions de 12,5 dans le groupe au bas niveau de vitamine D contre 8,5 pour les autres ; chez ceux qui avaient de bas niveaux de vitamine D, le pourcentage moyen d’augmentation du volume des lésions T2 (visibles sur les séquences T2 de l’IRM) était de 93 % contre 22 % pour les autres et le pourcentage de diminution du volume du cerveau était de 2,4 % contre 1,8% dans le groupe au niveau élevé de vitamine D. Des valeurs supérieures ou égales à 50 nmol/L ou 20 ng/mL à 12 mois prédisaient moins d’incapacité au cours des 4 années suivantes.

En conclusion, chez les patients ayant une sclérose en plaques traités avec de l’interféron-β, un bas niveau de vitamine D dans le sang au début de la maladie est un facteur de risque de la progression de la maladie.

On considère qu'il faut au moins 30 ng/mL de vitamine D dans le sang.

Ces travaux ont été soutenus par des industries pharmaceutiques et ont impliqué des chercheurs de différents pays : Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Pays-Bas, Angleterre, Espagne et Suisse.

Pour en savoir plus, lire : Vaincre la sclérose en plaques de Julien Venesson (lire un extrait ICI  >>)

Source

Ascherio A, Munger KL, White R, et al. Vitamin D as an Early Predictor of Multiple Sclerosis Activity and Progression. JAMA Neurol. 2014. doi:10.1001/jamaneurol.2013.5993.

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