Un solvant nettoyant provoquerait des maladies mentales

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 26/01/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Le perchloroéthylène, un solvant courant augmenterait le risque de trouble bipolaire.Mais aussi le risque de schizophrénie.

Le perchloroéthylène ou tétrachloroéthylène est un solvant très utilisé en raison de puissantes propriétés lipophiles (attiré par les graisses) et hydrophobe (repoussé par l'eau). Il fait donc partie de la composition des produits de nettoyage à sec des vêtements ou des dégraissants industriels dans le domaine de la métallurgie ou l'industrie automobile. Cette substance est considérée cancérigène chez l'animal et classée comme "probablement cancérigène" chez l'homme. Une étude préliminaire a déjà mis en évidence qu'elle pourrait multiplier le risque de maladie de Parkinson par 5 (voir notre article). Nous sommes exposés à cette substance par contact ou par inhalation.

Cette fois des chercheurs ont examiné le lien entre l'exposition pendant la jeune enfance ou de la femme enceinte via de l'eau contaminée par du perchloroéthylène (PCE) dans le Massachusetts et le risque de développer une maladie mentale comme la dépression, le trouble anxieux, le trouble bipolaire, la schizophrénie ou le stress post-traumatique.

En analysant les données de 1512 personnes nées entre 1969 et 1983 et les confrontant à des questionnaires ayant notamment pour but de déterminer la présence d'autres sources d'expositions au PCE, les chercheurs ont découvert des résultats inattendus : aucune augmentation du risque de dépression pour les enfants ayant été exposés au PCE. En revanche, leur risque de développer le trouble bipolaire a été multiplié par 1,8, le risque de développer un stress post-traumatique a été multiplié par 1,5 et le risque de schizophrénie a été multiplié par 2,1 !

Face à de tels résultats, les auteurs attendent que de nouvelles études confirment ces constats et modèrent les chiffres sur le risque de schizophrénie en considérant que leur échantillon de population malade était trop faible pour pouvoir tirer une conclusion définitive. Mais ces résultats restent néanmoins très marquants. Pour retrouver nos dossiers sur les pollutions environnementales, retrouvez nos dossiers.

Références: Aschengrau A, Weinberg JM, Janulewicz PA et al. Occurrence of mental illness following prenatal and early childhood exposure to tetrachloroethylene (PCE)-contaminated drinking water: a retrospective cohort study. Environ Health. 2012 Jan 20;11(1):2.

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