Une meilleure audition chez les consommatrices de viande

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 29/05/2013 Mis à jour le 10/03/2017
La consommation de viande rouge et d'abats associée à une meilleure audition chez des Françaises de plus de 45 ans.

Selon une petite étude française d'observation, la consommation de viande rouge et d'abats serait associée à une meilleure qualité auditive chez les femmes d'âge mûr.

La perte d’audition représente  un problème majeur de santé publique dans le monde. En France, entre 1998 et 2000, 22% des 60-74 ans souffraient d’un problème d’audition, les hommes étant plus souvent concernés que les femmes. En plus de l’âge, différents facteurs influencent les capacités auditives : l’exposition au bruit et à des substances toxiques, l’hérédité, mais aussi  les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’obésité.

Lire : Les diabétiques peuvent perdre l'audition

Les pertes d’audition sont généralement dues à un dysfonctionnement de la cochlée, notamment en raison d'exposition excessive au bruit, de problèmes de vascularisation ou de porosité osseuse.

Plus de 1800 personnes âgées de 45 à 60 ans, sans antécédent de problèmes d'audition, et provenant de la cohorte SU.VI.MAX 2, ont été suivies. Les capacités auditives des participants ont été évaluées au bout de 13 années et comparées avec leurs habitudes alimentaires.

Résultats : la consommation de viande, viande rouge, et abats est significativement associée à une meilleure audition chez les femmes de cette cohorte. Les consommations de vitamine B12 et de vitamine A préformée (rétinol) d'origine alimentaire sont elles aussi associées à une meilleure audition, mais pas de manière significative au plan statistique (ces associations pourraient aussi bien être dues au hasard).

Chez les hommes, les fruits de mer semblent associés à une meilleure audition mais là encore l'association n'est pas significative.

La vitamine B12 est présente dans les produits animaux comme la viande, le poisson, les crustacés, les œufs, le fromage. Elle intervient dans la prolifération cellulaire, la santé des globules rouges et des cellules nerveuses. La vitamine A présente elle aussi dans les produits animaux, notamment abats, oeufs, beurre, joue entre autres un rôle dans l'immunité, la préservation de la vision.

A noter que la consommation régulière de viande rouge n'est pas recommandée chez les femmes de plus de 50 ans, car elles risquent alors un excès de fer, qui est un facteur de risque cardiovasculaire et de certains cancers. En effet, à la ménopause, les femmes éliminent moins de fer qu'auparavant, du fait de la disparition des règles. Leurs besoins quotidiens en fer rejoignent alors celui des hommes, qui contrairement aux croyances, ont des besoins quotidiens assez faibles et ne devraient pas consommer trop de viande rouge, de charcuteries ou d'abats.

Consulter notre dossier sur les vitamines

L'analyse de LaNutrition.fr. Une étude australienne (Blue Mountain Hearing Study) a trouvé que la consommation de vitamines A et E d'origine alimentaire est associée à une diminution de la prévalence de la perte d'audition chez les plus de 50 ans. Cette étude australienne a également mis en évidence un effet apparemment protecteur du poisson et des acides gras oméga-3 qu'il renferme, avec une diminution de l'incidence de presbyacousie chez les personnes consommant plus de deux portions de poisson par semaine par rapport à ceux qui en consomment moins d'une. Les résultats observés dans l'étude française chez les hommes évoquent ces données australiennes. Concernant la vitamine A, une petite étude japonaise a conclu que chez des personnes âgées, les niveaux de vitamine A et de provitamine A (caroténoïdes) sont inversement associés à la perte d'audition. Cependant toutes ces études montrent une association, mais pas nécessairement de lien de cause à effet. A noter que dans les études chez l'animal, la consommation d'acide rétinoïque, un produit de dégradation de la vitamine A, prévient la perte d'audition liée à une exposition excessive au bruit.

Source

Péneau S, Jeandel C, Déjardin P, Andreeva VA, Hercberg S, Galan P, Kesse-Guyot E; SU.VI.MAX 2 Research Group. Intake of specific nutrients and foods and hearing level measured 13 years later. Br J Nutr. 2013 Jun;109(11):2079-88.

A découvrir également

Back to top