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Très célèbre pour son implication dans les rythmes du sommeil, sa perturbation lors des décalages horaires, la mélatonine, découverte à la fin des années cinquante, n’arrête pas de dévoiler de nouvelles vertus. « Il ne se passe pas un jour sans que de nouveaux résultats d’études ne sortent à son sujet » confesse Brigite Karleskind dans son livre Indispensable mélatonine. Ainsi en 2013, plus de 600 articles ont été publiés sur Medline, le site de référence de l’Institut national de santé américain. Mais qu’a-t-elle de si miraculeux cette molécule ? D’ailleurs l’est-elle réellement, miraculeuse ? Considérée comme telle dans les années 2000, cette hormone voit ses effets tempérés par les récentes études scientifiques : une panacée non, mais dotée de pouvoirs multiples, sans aucun doute. En témoigne 5 effets bénéfiques de la mélatonine, appuyés par les dernières études scientifiques.
Rappel : souvent appelée hormone du sommeil, la mélatonine est surtout connue pour son rôle dans la régulation des rythmes chronobiologiques. Synthétisée surtout la nuit, à partir d'un neurotransmetteur, la sérotonine, elle est sécrétée dans une petite région du cerveau, la glande pinéale, en réponse à l'absence de lumière.
La mélatonine stimulerait des cellules graisseuses (adipocytes) de manière à ce qu’elles brûlent des calories au lieu de les stocker. C’est ce que rapporte une étude de 2013 (1). De fait, une administration de mélatonine induit une modification de la graisse blanche en graisse brune qui, elle, consomme les calories en produisant de la chaleur. Ces expériences menées sur des souris traitées avec de la mélatonine attestent de ce double effet : une perte de poids des animaux associée à une augmentation de leur température corporelle. Si ces résultats doivent être confirmés chez l’homme, les chercheurs suggèrent que la mélatonine pourrait potentiellement combattre l’obésité et le diabète.
Plusieurs études ont déjà montré que la diminution et la perturbation des rythmes du sommeil favorisait l’apparition du diabète de type 2, le plus fréquent. Une observation confirmée par des résultats scientifiques de 2013 (2). En comparant 370 femmes ayant contracté un diabète de type 2 en l’espace de 12 ans avec des femmes restées en bonne santé, les chercheurs ont constaté que le risque de déclarer un diabète doublait lorsque les taux de mélatonine nocturne étaient anormalement bas – alors que la nuit, le taux de production est habituellement élevé. La raison ? La mélatonine semble affecter le métabolisme du glucose et donc réduire le taux sanguin. Rappelons que le diabète de type 2 est engendré par une glycémie trop élevée et une mauvaise sensibilité à l’insuline. Si les traitements à base de mélatonine n’existent toujours pas, ils suscitent beaucoup de promesses.
La mélatonine pourrait ralentir la croissance des tumeurs mammaires. Une étude américano-brésilienne a mis en évidence une régression des cellules cancéreuses chez des souris ayant bénéficié de mélatonine, contrairement aux animaux témoins (3). Autre constatation : la mélatonine bloque le développement des vaisseaux (angiogenèse), ceux-là même qui irriguent la tumeur. La mélatonine réduit donc la croissance des tumeurs, la prolifération des cellules cancéreuses et inhibe l’angiogenèse… chez la souris. Des tests complémentaires restent indispensables pour confirmer ces bénéfices.
La mélatonine pourrait ralentir les effets du vieillissement. C’est ce qu’ont montré en 2009 des chercheurs français sur des musaraignes (4). Les chercheurs se sont aperçus que les animaux traités avec de la mélatonine se montraient plus actifs pendant la journée que ceux qui étaient dispensés d’hormone. La baisse d’activité, considérée comme un signe du vieillissement, a même été retardée de 3 mois chez les musaraignes traitées – une durée considérable au vue de la longévité l’animal. La mélatonine, considérée depuis longtemps comme l’hormone « anti-âge », doit, à présent, faire ses preuves scientifiques sur l’homme.
Retrouver naturellement un sommeil réparateur, c'est possible, grâce notamment à la mélatonine, appelée parfois « l’hormone de la nuit ». Pour pouvoir s’endormir, le cerveau doit éteindre un à un les centres de l’éveil, et activer du même coup les centres du sommeil. Avec l’obscurité, la glande pinéale du cerveau sécrète la mélatonine, c’est elle qui va régler l’horloge interne sur la position « sommeil ». Au matin, la mélatonine reflue, et l’horloge se place en position « éveil ». Si les rouages de l’horloge viennent à se gripper ou s’accélérer, l’insomnie apparaît. Ainsi, en cas d’insuffisance de mélatonine, il est possible de se supplémenter. Au-delà de l’endormissement facilité, elle resynchronise les rythmes circadiens (5). Pour se supplémenter en mélatonine, 0,3 à 0,5 mg par jour sont recommandées après 50 ans.
Nous pourrions continuer ainsi, et relever pour la mélatonine nombre de bénéfices supplémentaires : elle prévient l’hypertension, ralentit le développement des maladies neurodégénératives – parkinson notamment -, renforce le système immunitaire... Ses pouvoirs paraissent infinis ! Et encore largement méconnus. Malheureusement au fil des années, la production de l’hormone baisse chez tous les individus et ouvre la voie à de nombreuses complications. Se supplémenter peut s’avérer être un recours efficace en cas de carence. Est-il crédible de voir un comprimé de mélatonine guérir à la fois obésité, diabète, cancer du sein et vieillissement ? Nous ne sommes pas encore là. Mais une chose est sure : la mélatonine n’a pas fini de faire parler d’elle.
Pour savoir si vous êtes sur la bonne voie, faites notre test ! Est-ce que je manque de mélatonine ?
Sources
(1) Jiménez-Aranda A, Fernández-Vázquez G, Campos D, Tassi M, Velasco-Perez L, Tan DX, Reiter RJ, Agil A. Melatonin induces browning of inguinal white adipose tissue in Zucker diabetic fatty rats. J Pineal Res. 2013 Aug 12. doi: 10.1111/jpi.12089. (2) McMullan CJ, Schernhammer ES, Rimm EB, Hu FB, Forman JP. Melatonin secretion and the incidence of type 2 diabetes. JAMA. 2013 Apr 3;309(13):1388-96. (3)Jardim-Perassi BV, Arbab AS, Ferreira LC, Borin TF, Varma NR, Iskander AS, Shankar A, Ali MM, de Campos Zuccari DA. Effect of melatonin on tumor growth and angiogenesis in xenograft model of breast cancer. PLoS One. 2014 Jan 9;9(1):e85311. doi: 10.1371/journal.pone.0085311. (4) Elodie Magnanou, Joël Attia, Roger Fons, Gilles Boeuf, Jack Falcon, The Timing of the Shrew: Continuous Melatonin Treatment Maintains Youthful Rhythmic Activity in Aging Crocidura russula, PLoS ONE 4(6): e5904. doi:10.1371/journal.pone.0005904
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