Fans de foot, votre coeur peut faire boum !

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/05/2006 Mis à jour le 17/02/2017
Les retransmissions de football devront-elles afficher un avertissement à l'intention des spectateurs les plus fragiles du cœur ? On peut l'imaginer à la lecture de l'étude publiée le 21 décembre 2002 par le British Medical Journal.

20 janvier 2003

Des chercheurs des universités britanniques de Birmingham et Bristol se sont intéressés à l'évolution des admissions pour infarctus en Angleterre au cours de la Coupe du monde de football de 1998, notamment lorsque l'équipe d'Angleterre était en lice. Ils ont constaté que les cas d'infarctus ayant fait l'objet d'admissions à l'hôpital ont augmenté de 25 % à partir du 30 juin, jour où l'équipe nationale a perdu face à l'Argentine au terme des tirs au but. Cette augmentation s'est poursuivie pendant deux jours. Les chercheurs concluent que " l'infarctus peut être déclenché par une contrariété, par exemple assister à la défaite de son équipe favorite en Coupe du monde. " (1)

Ce n'est pas la première fois que l'on constate que les matches de football font des victimes chez les téléspectateurs. Le 22 juin 1996, alors que l'équipe des Pays-Bas jouait un match éliminatoire de la Coupe d'Europe (qu'elle a perdu), la mortalité par infarctus et accident vasculaire cérébral a augmenté de 51 % chez les Hollandais de sexe masculin. Mais elle n'a pas bougé chez les femmes… (2)

Des artères à surveiller

Qui, parmi les afficionados d'une équipe qui dispute un match crucial, est menacé par un infarctus ? Une étude à paraître montre que les personnes dont les artères sont en mauvais état ont un risque d'infarctus plus élevé lorsqu'elles sont placées dans une situation d'hostilité, de compétition ou simplement d'urgence. (3)
Le stress peut en effet provoquer une rupture de la plaque d'athérome, un amas de tissu fibreux et de dépôts calciques qui, qui, une fois détaché des parois vasculaires va obstruer l'artère, empêcher le sang de circuler et créer les conditions de l'infarctus.
Un stress élevé augmente en effet le niveau de messagers chimiques appelés catécholamines et s'accompagne de taux élevés de globules blancs et de médiateurs pro-inflammatoires qu'on appelle cytokines. Les catécholamines pourraient favoriser l'infarctus par constriction des vaisseaux sanguins et élévation de la pression artérielle. De leur côté, les globules blancs et les cytokines pourraient déstabiliser la plaque d'athérome. (4)
On pourrait presque suggérer aux fans de football de se préparer plusieurs semaines à l'avance à une compétition comme le font les professionnels : exercice physique, régime alimentaire et bien sûr pensée positive. Après tout, s'ils accomplissent cette préparation avec sérieux, ils finiront peut-être par faire… d'excellents joueurs de foot.

(1) Caroll D : Admissions for myocardial infarction and World Cup football: database survey. BMJ 2002, 325:1439-1442.
(2) Witte DR : Cardiovascular mortality in Dutch men during 1996 European football championship: longitudinal population study. BMJ 2000, 321(7276):1552-1554.
(3) Gallacher JEJ : Is Type A behaviour really a trigger for CHD events? Psychosomatic Med. Sous presse.
(4) Gidron Y : Molecular and cellular interface between behavior and acute coronary syndromes. Cardiovasc Res 2002, 56(1):15-21

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