Les bases biologiques de la méditation

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/05/2006 Mis à jour le 17/02/2017
Au cours des dernières années, plusieurs études bien conduites ont mis en évidence les bénéfices de la méditation. Selon des travaux récents, la méditation agirait directement sur l'activité du cerveau. Et peut-être même sur la communication entre neurones.

9 mai 2003

Grâce à la méditation, l’anxiété et le stress diminuent, le sommeil est amélioré, les troubles dépressifs mineurs sont atténués, le système immunitaire est renforcé. (1) Sur le plan physiologique, la méditation réduit la pression artérielle et ralentit le pouls. Il y a plusieurs techniques de méditation, mais toutes se ramènent à un apaisement de l’esprit par l’isolement de la pensée. Jusqu’ici, on ignorait presque tout des mécanismes par lesquels la méditation agit. Mais une étude récente à paraître dans Psychosomatic Medicine, conduite par des chercheurs américains, vient de lever un coin du voile.

Les chercheurs ont voulu tester une théorie assez largement répandue selon laquelle chez les personnes stressées, anxieuses ou déprimées, le cortex frontal droit est hyperactif, alors que le gauche est plutôt en sommeil. Chez ces personnes, l’amygdale, une autre région du cerveau, est elle aussi suractive. En revanche, les plus calmes et les plus réjouis d’entre nous ont un cortex frontal gauche plus actif. Ils ont aussi moins de cortisol sanguin, l’hormone caractéristique du stress. La prédominance d’activité de l’un ou l’autre des cortex pourrait être déterminée génétiquement, mais la méditation aiderait à rétablir l’équilibre lorsqu’il est perturbé. Cette théorie a été testée auprès de 41 volontaires soumis à un électroencéphalogramme destiné à visualiser l’activité du cerveau. 25 d’entre eux ont été placé en situation de méditation après une formation de 8 semaines, les autres servant de contrôle.

A l’issue de l’étude, l’activité du cortex cérébral des membres du groupe de méditation s’est nettement déplacée vers la gauche, alors que rien de tel n’était observé dans le groupe de contrôle. Leur réponse immunitaire était aussi plus forte (celle-ci avait été sollicitée par une vaccination anti-grippale). Cette étude est la première à observer, dans des conditions expérimentales irréprochables, un effet notable de la méditation sur l’activité du cerveau. Mais la méditation a peut-être d’autres effets biologiques, encore mal mesurés.


Ainsi, le Pr Solomon Snyder (université Johns Hopkins, Baltimore, Maryland), autorité mondiale sur les neurotransmetteurs, estime qu’elle augmente le niveau de sérotonine dans certaines zones du cerveau comme le font certains médicaments antidépresseurs (Prozac). La sérotonine est un messager chimique qui permet à certains neurones de communiquer entre eux. Un taux bas de sérotonine est associé à un risque accru de dépression, d’agressivité, de suicide mais aussi de goût compulsif pour le sucré.

(1) Seeman TE : Religiosity/spirituality and health. A critical review of the evidence for biological pathways. Am Psychol 2003, 58(1):53-63

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