Daniel Sincholle : "Aide-toi et l'aide-minceur t'aidera"

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 01/06/2007 Mis à jour le 21/11/2017
Daniel Sincholle est pharmacologue et pharmacien à Montpellier. Il est l'auteur du guide conseil de tous les aide-minceur chez Thierry Souccar Editions.Il explique pour LaNutrition.fr dans quelles conditions un aide-minceur s'avère utile dans la perte de poids.

A qui est destiné votre « guide conseil de tous les aide-minceur » ?

Ce livre apportera une aide appréciable à la fois aux personnes qui conseillent ces produits (pharmaciens, esthéticiennes, etc.) et à celles qui les achètent. En effet, ni les unes ni les autres n’arrivent à suivre le rythme infernal imposé par la déferlante annuelle de nouveaux produits.


Quelle aide apportez-vous aux conseillers ?

Le conseiller n’est pas forcément un spécialiste des questions de nutrition et de métabolisme. Or les aide-minceur représentent un très gros marché. En officine, l’attente de la clientèle vis-à-vis de ces produits est très forte et les pharmaciens sont assaillis de questions. Comme j’ai la chance d’avoir travaillé dans la recherche en pharmacologie, il m’a semblé qu’il fallait faire quelque chose, qu’il y avait un travail d’explication à fournir d’où l’idée de ce livre. Les quelques 150 produits analysés dans l’ouvrage représentent 99 % des ventes en pharmacie.


Et au consommateur ?

D’abord la consommatrice – ce sont essentiellement des femmes qui achètent des aide-minceur – tirera profit de ce livre car il commence par une douzaine de cas cliniques qui regroupent la majorité des problématiques « kilos en trop ». La description de ces différents profils permet un autodiagnostic. Du coup, la cliente connaît déjà le type de produit qui convient à sa silhouette et cela permet aussi au conseiller d’être plus efficace. Il peut ainsi contrôler, approfondir et valider le diagnostic.


Mais vous ne vous contentez pas de parler d’aide-minceur…

Non en effet. La deuxième partie du livre est consacrée à des conseils généraux qui s’inscrivent dans une démarche minceur globale. Car pour perdre du poids de manière efficace et durable, il faut envisager de modifier à plus ou moins long terme ses habitudes comportementales. Par exemple, l’exercice physique est important : il augmente certes la combustion des calories mais il a également une action en profondeur sur les cellules, essentielle dans la perte de poids.


Finalement il n’y a pas de « pilule miracle » ?

On peut le dire comme ça mais je crois surtout qu’il ne faut pas que les personnes qui achètent des aide-minceur croient qu’elles peuvent manger plus grâce à ces produits. L’intitulé de la deuxième partie le résume fort bien : « Aide toi et le produit t’aidera ».


Vous avez analysé et noté plus de 150 produits. Sur quelles bases ?

Avant de m’attaquer aux produits proprement dits, j’ai analysé les actifs qui les composent à partir de mes connaissances en pharmacologie et des études scientifiques publiées à leur sujet. Cette analyse s’adresse plus particulièrement aux pharmaciens afin de les aider à expliciter, compléter, donner du volume à leurs conseils par le biais des actifs.


La plupart des aide-minceur aujourd’hui mélangent plusieurs actifs. Est-ce que la somme de plusieurs actifs vaut mieux qu’un très bon actif seul ?

Difficile de répondre à cela. C’est un des problèmes actuels de la recherche sur les aide-minceur. Nous disposons de données scientifiques sur bon nombre d’actifs pris isolément. Un budget de recherche sur un produit qui associe plusieurs actifs demande des finances importantes et le retour sur investissement est plutôt faible. Du coup, on n’a pas grand-chose côté recherche, il faut le reconnaître, car cela coûte cher. Dans ces conditions, on ne peut pas raconter n’importe quoi au consommateur. Si on teste un actif A qui marche puis un actif B qui fonctionne également, puis qu’on ajoute A à B, puis qu’on leur ajoute encore un actif C et ainsi de suite jusqu’à avoir 5 ou 6 actifs dans un produit, il ne faut pas se leurrer, les concentrations de départs de A et B sont divisées par 5 ou 6 dans le produit final. Quid de leur efficacité à ces doses ? Il faut donc tirer la sonnette d’alarme. Les fabricants de certains aide-minceur ne tiennent aujourd’hui pas compte de données incontournables dont la pharmacocinétique et la biodisponibilité.


Est-ce qu’il y a de bons produits sur le marché ?

Oui malgré tout il existe des produits qui ne sont pas trop mal mais qui nécessitent néanmoins de mettre en œuvre en parallèle des changements dans le mode de vie (boire plus d’eau, mieux manger et faire de l’exercice physique).

 

Le guide conseil de tous les aide-minceur

ThierrySouccar Editions, mai 2007

388 pages

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