Des perturbations du microbiote peuvent favoriser le développement de cancers. C’est pourquoi des chercheurs veulent aider les patients dans leurs traitements en agissant sur leur flore intestinale.
Va-t-on un jour traquer dans les sacs des lycéens et les bagages des voyageurs les goûters comme on le fait de la drogue ? Selon des chercheurs américains, les biscuits Oreo rendraient des rats complètement dépendants, autant que s’ils prenaient de la cocaïne... Ces travaux seront présentés en novembre prochain au congrès de la Society for Neuroscience à San Diego.
L’idée de l’existence d’une addiction à des produits gras et sucrés progresse. Une telle dépendance alimentaire pourrait expliquer l’épidémie d’obésité et les raisons pour lesquelles il semble si difficile de changer ses habitudes alimentaires. Ainsi, les aliments à index glycémique élevé provoqueraint une certaine dépendance.
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Pour savoir si des biscuits pouvaient être comparés à des drogues, les chercheurs ont placé des rats dans un labyrinthe : d’un côté ils avaient accès à des galettes de riz, de l’autre à des Oreo, des biscuits ressemblant à des choco (deux biscuits rond au chocolat avec un fourrage au milieu). Ces gâteaux sont à la fois gras et sucrés. Une fois que les animaux ont exploré tout le labyrinthe, ils pouvaient choisir où ils préféraient rester. Les rats préféraient nettement l’espace des Oreo par rapport aux galettes de riz.
Puis ils ont reproduit les mêmes tests mais avec des drogues dures : d’un côté du labyrinthe, les rats recevaient une injection de solution saline, et de l’autre une dose de cocaïne ou de morphine. Résultats : les rats passaient autant de temps à proximité des Oreo que dans la zone de la cocaïne ! Ceci semble indiquer des niveaux d’addiction similaires.
De plus, au niveau du cerveau, les biscuits Oreo stimuleraient les mêmes neurones du plaisir que s'il s'agissait de drogues. En effet, la dépendance aux drogues implique les circuits de récompense situés dans le noyau accumbens. En suivant l’expression d’un gène dans cette région du cerveau, les chercheurs ont observé des similarités entre les dépendances à la cocaïne et au biscuit Oreo.
Par conséquent, des aliments riches en graisses et sucres et des drogues stimulent les mêmes processus d’addiction au niveau des circuits de récompense. Au moins chez le rat.
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Source
J. A. Schroeder, J. C. Honohan, R. H. Markson, L. Cameron, K. S. Bantis, G. C. Lopez.Nucleus accumbens C-Fos expression is correlated with conditioned place preference to cocaine, morphine and high fat/sugar food consumption. Poster 771.05/JJJ68. Neuroscience 2013, San Diego. 13 novembre 2013.