Les aliments à index glycémique élevé se comporteraient comme des drogues

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 09/07/2013 Mis à jour le 10/03/2017

La consommation d’aliments à index glycémique élevé augmente la sensation de faim et stimulerait les circuits de la récompense dans le cerveau.

Peut-on être accro ou "addict" aux aliments qui font grimper fortement le sucre sanguin ? C'est la question posée par une nouvelle étude publiée dans American Journal of Clinical Nutrition, qui confirme que les aliments à fort index ou indice glycémique augmentent la sensation de faim 4h après un repas. Mais ils pourraient aussi activer des circuits neuronaux impliqués dans la dépendance aux drogues...

L’index glycémique ou IG évalue la capacité d’un aliment à augmenter la concentration de glucose dans le sang. Ainsi, les aliments à fort index glycémique comme le pain, les biscuits, frites, sodas, sont assimilés rapidement et conduisent à un pic de glucose dans le sang ; ils pourraient favoriser l'apparition du diabète. Les aliments à indice glycémique bas comprennent les fruits, légumes, poisson, soja, œufs... Faire attention à l'index glycémique des aliments est important pour garder la ligne.

Consulter notre dossier sur l'index et la charge glycémique

Des chercheurs de l’université de Boston ont étudié l'influence de l’index glycémique sur les centres du plaisir dans le cerveau. Comme la nourriture pourrait conduire à des addictions, il est possible que la région impliquée dans la dépendance aux drogues –les circuits de récompense du noyau accumbens- soit activée par certains aliments. Récemment, il a été prouvé que les circuits de la récompense du cerveau ne fonctionnent pas correctement chez les personnes insulino-résistantes.

Lire : Insulino-résistance : les circuits de récompense fonctionnent mal

Dans cette étude, 12 hommes en surpoids ou obèses, âgés de 18 à 35 ans, ont mangé deux types de repas. Sous forme de milkshakes, les deux plats avaient le même goût et la même valeur énergétique, mais l’un contenait des glucides à fort index glycémique et l’autre à index glycémique bas. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de glucose dans le sang, la faim ressentie, mais aussi l’activité du cerveau grâce à l’imagerie cérébrale fonctionnelle (IRM).

Après avoir consommé le milkshake à fort indice glycémique, le taux de sucre dans le sang s’est élevé, puis a fortement chuté 4 h plus tard : la concentration en glucose dans le sang était alors plus basse et la faim plus élevée qu’avec le repas à index glycémique bas. Cette chute de la glycémie s'accompagnait aussi d'une activation du noyau accumbens. La période située 4 h après un repas est particulièrement critique car elle influence le comportement alimentaire au cours du repas suivant : une glycémie particulièrement basse incitera à manger plus !

Par conséquent, par rapport à un repas avec un index glycémique bas, un repas avec un index glycémique élevé accentue la faim et stimule les circuits de la récompense du cerveau. Des études conduites chez le rat par des chercheurs de Princeton ont trouvé des modifications neuro-chimiques dans le cerveau des animaux qui mangent de grandes quantités de sucre : elles sont similaires à celles qui sont liées à la consommation de drogues dures. La même équipe de Princeton a montré que lorsqu'on prive des rats gros consommateurs de sucre de leur aliment favori, ils se réfugient dans l'alcool. Lorsque les aliments sucrés sont réintroduits, leur consommation de ces aliments est encore plus élevée.

L’idée d’une addiction à la nourriture fait son chemin et trouve ici de nouvelles preuves. La bonne nouvelle c'est qu'on doit pouvoir réduire ses pulsions alimentaires en limitant à la base les aliments à IG élevé (pain, chips, sodas, sucreries…) et en adoptant le mode alimentaire à index glycémique bas ou modéré que propose ce site.

Trois livres de référence, auxquels a participé LaNutrition.fr, pour mettre en oeuvre une alimentation basée sur l’index glycémique :

Source

Lennerz BS, Alsop DC, Holsen LM, Stern E, Rojas R, Ebbeling CB, Goldstein JM, Ludwig DS.Effects of dietary glycemic index on brain regions related to reward and craving in men. Am J Clin Nutr. 2013 Jun 26.

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