Alzheimer : de la vitamine E pour ralentir le déclin physique

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 06/01/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Des patients souffrant d’Alzheimer prenant de la vitamine E sont moins affectés dans leurs activités quotidiennes.

Une étude américaine paraissant dans JAMA (1) a montré qu'avec une complémentation en vitamine E, des personnes souffrant d’un Alzheimer à un stade léger ou modéré sont moins diminuées physiquement même si aucun effet n'est noté sur la cognition.

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui provoque un déclin des fonctions mentales mais aussi physiques. Progressivement, le malade devient de moins en moins autonome dans ses activités de la vie quotidienne : s'habiller, se laver, s'alimenter, marcher... Inversement, pratiquer une activité physique permet d'améliorer les fonctions cognitives.

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L’objectif de ces travaux était de savoir si la vitamine E, la mémantine (un médicament prescrit dans le cadre de la maladie d’Alzheimer) ou les deux combinés pouvaient ralentir la progression de la maladie. La vitamine E est un antioxydant. Dans cette étude, elle a été utilisée sous forme d’alpha-tocophérol.

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Dans cette études, 561 vétérans atteints par la maladie d’Alzheimer à un stade léger ou modéré ont été suivis entre août 2007 et mars 2012. L’âge moyen des participants était 79 ans, presque tous étaient des hommes. 140 personnes ont reçu 2000 UI par jour de vitamine E, 142 autres 20 mg/jour de mémantine (en plus de leurs traitements habituels),139 personnes les deux combinées, pendant que les 140 autres recevaient un placebo. Les capacités des participants ont été évaluées à l’aide de tests : ils ont obtenu en moyenne un score de 21 au MMSE qui évalue la fonction cognitive, et 57 à un test estimant la capacité à accomplir les activités de la vie quotidienne. Le suivi a duré en moyenne 2,27 années.

Les patients complémentés en vitamine E ont présenté une diminution de leurs performances dans les activités quotidiennes de 13,81 points, contre 16,96 points pour le groupe placebo. Une différence significative, donc, du point de vue statistique. Conséquence : le temps passé aux soins augmentait moins dans le groupe qui prenait de la vitamine E. Ceux qui ont reçu une combinaison de vitamine E et de mémantine n’ont pas eu de bénéfice significatif, avec des résultats similaires au groupe qui n’avait eu que de la mémantine. Toutefois, les scores aux tests cognitifs comme le MMSE ne différaient pas entre les groupes : le seul bénéfice concernait donc l’amélioration des activités quotidiennes.

Les chercheurs n'ont pas noté d’effets secondaires avec la vitamine E seule ou la mémantine seule, mais la combinaison des deux était associée à des cas plus nombreux de pneumonies ; de plus, les patients des 3 groupes avec traitement étaient plus souvent touchés par des infections et infestations (13 à 20 % contre seulement 7 % dans le groupe placebo).

En définitive, la complémentation en vitamine E pourrait ralentir le déclin physique de patients souffrant d’un Alzheimer léger à modéré. Dans un éditorial associé (2), des chercheurs de l'université Rush de Chicago qui commentent ces résultats insistent sur la nécessité de prévenir la maladie, étant donné les difficultés rencontrées pour la traiter.

Notez que ces résultats qui concernent surtout des hommes ne s’appliquent pas forcément aux femmes et que les auteurs ont déclaré des liens avec l’industrie pharmaceutique.

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Sources

(1) Dysken M et al. Effect of Vitamin E and Memantine on Functional Decline in Alzheimer Disease.The TEAM-AD VA Cooperative Randomized Trial. JAMA 2014; 311:33-44.

(2) Denis A. Evans, Martha Clare Morris,  Kumar Bharat Rajan. Vitamin E, memantine, and Alzheimer disease. JAMA 2014; 311: 29-30.

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