Fumer rend dépressif

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/04/2012 Mis à jour le 10/03/2017
La cigarette joue-t-elle un rôle protecteur dans la dépression ? Des chercheurs pensent avoir trouvé la réponse.

Fumer rend-il dépressif ou est-ce les personnes dépressives qui ont plus souvent tendance à fumer ? Cette question est ouverte depuis de nombreuses années, depuis que de plusieurs études ont mis en évidence le fait que beaucoup de fumeurs souffraient de troubles dépressifs. Selon la théorie la plus admise, les fumeurs seraient plus vulnérables face à la dépression, une vulnérabilité qui serait innée et qui ne changerait pas selon que l'on fume ou non.

Pour tenter de vérifier cette hypothèse des chercheurs Canadiens ont suivi 3 824 adultes pendant 12 ans au cours desquels les personnes suivies ont été séparées en plusieurs groupes : les non fumeurs, les gros fumeurs ayant arrêté ou les gros fumeurs n'ayant pas arrêté. Cette méthode a permis d'observer l'évolution du risque de dépression au cours du temps selon la consommation de cigarettes.

Les résultats sont frappants : le risque de dépression majeure chez les fumeurs n'ayant pas arrêté est de 26,7%. Il est de 12,2% chez les non fumeurs et de 7,1% chez les fumeurs ayant arrêté de fumer. Ces chiffres mettent donc en évidence que la vulnérabilité à la dépression n'est pas génétique chez le fumeur. les chercheurs déclarent : "Nos résultats supportent l'idée que le lien entre le tabagisme et la dépression majeure est causal par nature, et non provoqué par des facteurs de vulnérabilité externe."

Ces résultats sont consistants avec d'autres recherches qui ont par exemple montré que "Arrêter de fumer diminue le stress" et que "Fumer détruit les neurones".

Lecture conseillée : Je ne veux plus fumer... (Dr D. O'Hare)

Référence : Khaled SM, Bulloch AG, Williams JV, Hill JC, Lavorato DH, Patten SB. Persistent heavy smoking as risk factor for major depression (MD) incidence - Evidence from a longitudinal Canadian cohort of the National Population Health Survey. J Psychiatr Res. 2012 Apr;46(4):436-43.

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