Des perturbations du microbiote peuvent favoriser le développement de cancers. C’est pourquoi des chercheurs veulent aider les patients dans leurs traitements en agissant sur leur flore intestinale.
Quand on est triste, on a tendance à marcher le dos arrondi, les épaules en avant, avec peu de mouvements des bras. D’après des chercheurs allemands, l’inverse est aussi vrai : en poussant quelqu'un à marcher de cette manière, il serait de moins bonne humeur et se souviendrait plutôt d'éléments tristes.
La marche est une activité physique recommandée pour rester en bonne santé. Elle aurait aussi des effets bénéfiques sur l’humeur. Or quand on est heureux on a tendance à marcher d’une manière plus sautillante. C'est pourquoi des chercheurs ont voulu savoir si on pouvait modifier l’humeur d'un individu en agissant sur sa démarche.
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Dans cette étude, les chercheurs ont recruté 39 étudiants ; ils leur ont montré une liste de mots positifs ou négatifs, comme « joli », « inquiet », « effrayé ». Ensuite ils leur ont demandé de marcher sur un tapis d’entraînement pendant qu’ils analysaient leur démarche et leur posture. Un écran montrait aux participants une jauge qui se déplaçait à gauche ou à droite en fonction de leur style de marche, gaie ou triste, mais les participants ne savaient pas ce que mesurait la jauge. Les chercheurs ont demandé à certains d’essayer de faire basculer la jauge à gauche et d’autres à droite. Il est apparu qu'ils apprenaient rapidement à marcher comme on voulait qu’ils le fassent. La vitesse de marche restait constante. Ensuite, les participants devaient écrire le plus de mots dont ils se souvenaient dans la liste qui leur avait été donnée au départ.
D’après les résultats parus dans Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, ceux qui avaient marché avec une attitude abattue se souvenaient beaucoup plus de mots négatifs. Ceci suggère qu’une telle démarche conduit réellement à une humeur plus triste. A l’inverse, ceux qui avaient marché avec un style alerte se souvenaient plus d’éléments positifs. Cette expérience fait appel en réalité à la technique du biofeedback.
L’humeur semble affecter la mémoire. En effet, les patients dépressifs ont tendance à se souvenir surtout d’événements négatifs, ce qui augmente leur tristesse, par le phénomène de « rumination intellectuelle ».
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Par conséquent, en changeant la démarche d’un individu, il pourrait avoir moins d’idées noires.
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Michalak J, Rohde K, Troje NF. How we walk affects what we remember: Gait modifications through biofeedback change negative affective memory bias. J Behav Ther Exp Psychiatry. 2014 Sep 28;46C:121-125. doi: 10.1016/j.jbtep.2014.09.004.