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Nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement. Au même âge, deux personnes n’auront pas le même état de santé. A 75 ans, certains sont encore plein de dynamisme, d’autres ont besoin d’assistance. Comment expliquer ces différences ? Une étude parue dans la revue Trends in Molecular Medicine avance l'hypothèse que ce sont les toxiques présents dans l’environnement qui influencent notre vieillissement, des « gérontogènes » qui nous font vieillir plus vite ("gérontogènes" par analogie avec "carcinogènes" et non le matériel génétique)…
Le vieillissement est un phénomène complexe qui reflète l’interaction entre facteurs génétiques et environnementaux. Ceci explique l’hétérogénéité dans le rythme de vieillissement physiologique –ou moléculaire- entre les individus. L’âge déterminé par notre date de naissance ne donne en fait pas toutes les indications sur l’âge biologique de notre corps et de nos cellules.
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Pour comprendre le vieillissement d’un point de vue toxicologique, des travaux ont été menés sur les agents responsables de dommages sur l’ADN. Les dommages subis par notre matériel génétique moduleraient le vieillissement des mammifères mais le mécanisme entre endommagement de l’ADN et vieillissement n’est pas clair.
L’absence de biomarqueurs efficaces de l’âge moléculaire a entravé jusqu’ici l’identification des « gérontogènes » et met en exergue le manque de compréhension du processus de vieillissement.
« Tout comme la connaissance des substances cancérigènes nous donne de l’information sur la biologie du cancer, la connaissance des substances gérontogènes sera bénéfique à l’étude du vieillissement. En les identifiant et en les évitant, nous serons en mesure d’influer sur le vieillissement » explique Norman Sharpless (University of North Carolina, Chapel Hill), un des auteurs de l’étude.
Pour les auteurs de l’étude, le vieillissement physiologique –ou moléculaire- peut s’expliquer par l’exposition de l’organisme aux gérontogènes. Ceux-ci provoquent des dommages cellulaires –notamment sur l’ADN- qui vont diminuer la capacité réplicative des cellules et provoquer un phénomène appelé sénescence cellulaire, c’est-à-dire l’arrêt de la division cellulaire suite aux situations de stress subies par la cellule.
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Les chercheurs pensent qu’il est important d’avoir une meilleure connaissance des produits chimiques impliqués dans le vieillissement ainsi que des biomarqueurs adaptés pour mesurer les effets d’un toxique donné sur le vieillissement physiologique. Dans l’avenir, des tests sanguins pourraient permettre d’évaluer ces biomarqueurs de l’âge moléculaire et comprendre ainsi les différences de vieillissement entre les individus. Ces tests pourraient notamment aider à comprendre les principales voies impliquées dans le processus de sénescence cellulaire ou de modification chimique de l’ADN.
Parmi les gérontogènes déjà connus, on peut citer : la fumée de cigarette, les rayonnements UV, la chimiothérapie, le stress chronique.
Source
Sorrentino JA, Sanoff HK, Sharpless NE. Defining the toxicology of aging. Trends Mol Med. 2014 May 19. pii: S1471-4914(14)00068-9. doi: 10.1016/j.molmed.2014.04.004.