Prévenir l'ostéoporose avec la nutrigénétique

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/04/2008 Mis à jour le 10/03/2017
A quoi peut servir la nutrigénétique ? En proposant d'adapter nos apports alimentaires à notre patrimoine génétique cette discipline peut notamment permettre de prévenir les l'ostéoporose.

La nutrigénétique peut contribuer à prévenir le développement de nombreuses maladies comme l’ostéoporose, qui fait intervenir - entre autres – le polymorphisme des récepteurs à la vitamine D. Cette dernière intervient en effet dans la métabolisation du calcium par l’organisme ce qui la rend indispensable à la construction des os et lui confère un rôle majeur dans la prévention de l’ostéoporose.

Le polymorphisme des récepteurs à la vitamine D

Le gène qui permet de « fabriquer » les récepteurs à la vitamine D existe sous plusieurs formes. Les chercheurs ont en effet identifié deux allèles différents appelées b ou B. Certaines études ont mis en évidence que les individus porteurs de l’allèle B avaient davantage de risque d’être atteints d’ostéoporose. En 2000 des chercheurs danois ont comparé deux groupes de personnes souffrant ou non d’ostéoporose. Ils ont alors remarqué que les génotypes B/B et B/b étaient plus fréquemment associés au risque d’ostéoporose. A l’inverse le génotype b/b semblerait « protéger » de cette maladie. « Mais ce génotype ne permet pas à lui seul de prédire le risque d’ostéoporose, précise le docteur Baranova, il faut regarder les associations entre plusieurs gènes et regarder leur expression ».

Dans le cas de l’ostéoporose les chercheurs analysent donc d’une part le polymorphisme des récepteurs à la vitamine D mais ils regardent également les gènes impliqués dans la synthèse des récepteurs aux oestrogènes et du collagène. « L’analyse de ces trois groupes de gènes permet d’avoir une idée plus précise de la susceptibilité du patient à l’ostéoporose, » explique la chercheuse. Pour autant l’analyse génétique seule ne suffit pas, il faut également regarder le mode de vie et l’environnement du patient. « Si l’on considère deux femmes présentant le même profil génétique pour ces groupes de gènes mais que l’une pratique une activité physique régulière et mange de façon équilibrée alors que l’autre ne fait pas de sport et mange mal, leur risque d’ostéoporose ne sera pas le même », explique-t-elle.

Peut-on se baser sur le profil génétique pour tenter de prévenir la perte de densité osseuse ? « Oui on peut s’en servir, répond la spécialiste. Si on identifie un patient à risque sur la base de son profil génétique, on peut le supplémenter en vitamine D, calcium mais aussi en manganèse, bore et magnésium pour éviter la perte osseuse et réduire le risque d’ostéoporose. »

De l’ADN au métabolisme

De l’ADN au métabolisme

L’ADN (acide désoxyribonucléique) est le support de l’information génétique. C'est une très longue molécule compactée sous forme de chromosomes et constitué de gènes. Ces gènes peuvent exister sous différentes formes que l’on nomme des allèles, c’est le polymorphisme.

L’information génétique portée par l’ADN est traduite en ARN puis exprimée sous forme de protéines comme par exemple les enzymes nécessaires au métabolisme. En fonction des allèles que nous possédons, nous ne produisons donc pas tous les mêmes protéines en même quantité, ce qui explique que le métabolisme diffère d’un individu à l’autre.

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