Nous mangeons de moins en moins diversifié

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 09/10/2017 Mis à jour le 21/11/2017
Actualité

12 cultures et 5 animaux seulement fournissent les 3/4 de l’alimentation.

Les trois quarts de l’alimentation mondiale proviendraient de seulement 12 cultures et 5 animaux. 80 % des zones agricoles dédiées aux céréales ne font pousser que du blé, du maïs ou du riz. Cette faible biodiversité alimentaire nous rend particulièrement vulnérables : qu’arriverait-il si ces espèces étaient touchées par des nuisibles ou des maladies ? C’est ce qui s’est passé en Irlande au 19e siècle avec les pommes de terre, provoquant une famine historique. Un groupe de recherche de Biodiversity International s'en inquiète dans un rapport détaillé de 200 pages sur l’impact de l’extinction des espèces animales et végétales sur notre alimentation.

Ann Tutwiler, directrice générale de l’ONG, qui auparavant était directrice générale adjointe de la FAO, a expliqué au Guardian : « Des proportions énormes des espèces végétales et animales qui constituent le fondement de notre approvisionnement alimentaire sont tout aussi menacées et ne reçoivent presque pas d'attention. »

Elle s’inquiète de la perte de diversité des espèces alimentaires : «Cette agrobiodiversité est une ressource précieuse que nous perdons, et pourtant elle peut également aider à résoudre ou atténuer de nombreux défis auxquels le monde est confronté. » Des dizaines de milliers d’espèces sauvages ou rarement cultivées pourraient fournir une diversité d’aliments, résistants aux maladies et tolérant le changement climatique.  Par exemple, certaines variétés traditionnelles sont tolérantes à la chaleur ou à la sécheresse. Ainsi, des variétés de blé durum en Ethiopie permettent de bons rendements dans des zones sèches.

Dans ce guide, les experts décrivent des aliments peu coûteux qui pourraient présenter une solution contre la malnutrition, car « La biodiversité alimentaire est pleine de superaliments ». Ainsi, des fruits riches en carotènes gagneraient à être plus cultivés comme le gac, un fruit asiatique de couleur rouge, ou la banane Asupina à chair orangée. De même, le quinoa a gagné en popularité dans les pays riches, mais seulement quelques variétés sont cultivées. Les producteurs péruviens sont encouragés à cultiver d’autres espèces de quinoa, au lieu de ne compter que sur un nombre limité de variétés.

Au total on considère que 20 000 espèces de plantes pourraient être cultivées et consommées, alors que moins de 20 d'entre elles fournissent 90% de ce que nous mangeons.

Enfin, des pratiques comme la rotation des cultures peuvent favoriser la biodiversité mais aussi un meilleur contenu en carbone et en azote dans le sol. De même, le fait de faire pousser des légumes entre des rangées de caféiers réduit l’érosion des sols sans gêner le rendement.

 

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