Les particularités de la race féline

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/08/2009 Mis à jour le 06/02/2017
Pour couvrir ses besoins nutritionnels journaliers, un chat devrait consommer une dizaine de souris en 24 heures !

Les chats ayant un régime à tendance carnivore marquée, les protéines animales sont indispensables à leur équilibre alimentaire.20 à 25 % des protéines contenues dans l'alimentation sont consacrées au métabolisme cutané et au renouvellement du pelage de l'animal.

Les chats ont particulièrement besoin de taurine. Une étude a montré qu’un apport trop faible de cet acide aminé essentiel pour eux (mais pas pour l’Homme) conduisait à de graves problèmes oculaires comme une dégénérescence de la rétine. (1)

Bien plus que le goût, contrairement à beaucoup de croyances, c'est l'odorat qui occupe une place prépondérante dans ses choix alimentaires. La fraîcheur de l'aliment proposé sera donc un élément déterminant aux yeux du chat.

 

Besoins nutritionnels du chat adulte


Energie

Les besoins énergétiques d'un chat diffèrent selon de son mode de vie. Un chat qui sort beaucoup et qui reste dehors une partie de la journée pendant l'hiver aura des besoins plus importants qu'un chat qui passe ses journées à sommeiller sur un confortable canapé. Le besoin énergétique "de base" d'un chat adulte est de l'ordre de 60 Calories par kilo. Pour un chat de 6 kg, cela fait donc 360 Calories par jour à trouver dans son alimentation. D'autres éléments pondèrent bien sûr ce besoin de base, à la baisse, comme la castration (baisse des besoins énergétiques aux 2/3, soit 40 Cal par kilo) ou une faible activité. Au contraire, ils peuvent être augmentés à cause de la température (1,5 fois plus d'énergie nécessaire quand il fait 0° qu'un doux 20°) ou d’une forte activité (pour les chats ayant accès à l'extérieur en permanence les besoins journaliers en énergie tourneront plutôt autour de 70-80 Cal par kilo).


Protéines

Le chat étant un carnivore strict, ses besoins en protéines sont deux fois plus élevés que ceux du chien. Chez le chat, le besoin protéique est de l'ordre de 30 à 40 % de la ration énergétique totale. Deux acides aminés, la taurine et l'arginine doivent se trouver présents en quantité suffisante dans l'alimentation du chat. Les chats ont des besoins en arginine correspondant à 1% de la matière sèche pour permettre l'élimination de certains déchets toxiques produits par l'organisme (ammoniac). La taurine est indispensable au bon fonctionnement de différents organes comme les yeux et le cœur ainsi qu’à la reproduction, la formation et qu’au développement du fœtus. Les chats en ont besoin 10 mg/kg/jour ce qui correspond à un apport de 1000 mg/kg de matière dans les aliments sec et de 2500 mg/kg de matière pour les aliments humides. La méthionine est un acide aminé qui va acidifier les urines et limiter les infections urinaires.


Lipides

L'alimentation du chat adulte doit contenir des graisses en quantité suffisante, car elles sont source d'énergie. Outre l'apport énergétique, les lipides accroissent l'appétence de l'aliment. En revanche, si la ration est trop grasse, elle sera très voire trop appétissante et votre chat risque de grossir. Mais attention au risque d’obésité : plus l'aliment est riche en graisses, plus le chat en consomme. Un taux de 10 à 12 % rapporté à la matière sèche est suffisant pour un chat adulte à l'entretien. La qualité des matières grasses est très importante : elles doivent amener suffisamment d'acides gras essentiels (acide arachidonique et acide linoléique) car leur carence entraîne retard de croissance, infertilité, chutes de poil, stéatose hépatique, troubles de la coagulation.


Les glucides

Ils ne sont pas indispensables, et souvent mal assimilés. Il ne faut pas dépasser 45% de la matière sèche. L'apport en amidon ne semble pas indispensable mais constitue une source d'énergie moins risquée que les lipides parce que moins appétente, permettant donc de limiter le risque d'obésité. Il n’est pas judicieux de donner des sucreries au chat car est peu réceptif au goût sucré. Quant aux fibres, un apport modéré et combiné de fibres fermentescibles et non fermentescibles permet de tirer profit des qualités de chacune. Une des sources de fibres est la pulpe de betterave pour l’hygiène et l’efficacité du système digestif, qui aide aussi à réduire les selles et les odeurs.


Les vitamines

Les besoins en vitamines du chat sont spécifiques. Ce sont en particulier les vitamines A, PP, D et en thiamine (B1) qui sont importantes. La vitamine A peut être nocive en cas de carence comme en cas d'excès. La carence se traduit par des troubles de la reproduction, un arrêt de la croissance, des troubles de la vision, des affections cutanées, une baisse de l'immunité. A l'inverse, l'excès, spectaculaire chez les chats exclusivement nourris au foie se traduit, par des douleurs et une léthargie pouvant aller jusqu'à la soudure des corps vertébraux (2). Le chat, qui ne fabrique pas lui-même sa vitamine D, doit la recevoir dans son alimentation. Un excès peut conduire à des calcifications ectopiques (rein, foie...). La vitamine E exerce un effet anti-radicaux libres (contre le vieillissement cellulaire), et renforce l'immunité.


Les minéraux

Les aliments secs pour chat ont pour la plupart une composition particulière en minéraux qui contribue à la prévention des calculs dans les voies urinaires. Calcium et phosphore, essentiels à la croissance osseuse, doivent être présents dans un rapport Ca/ P compris entre 1 et 2. Le chat est très tolérant à l'excès de sel s'il dispose d'eau fraîche à volonté. Le besoin en potassium est augmenté lorsque le taux de protéines de la ration est élevé. La carence se traduit par des troubles de la croissance, une léthargie, une faiblesse musculaire... Un apport minimal de magnésium est nécessaire (de 0,8 à 1,4% de matière sèche) pour éviter retard de croissance, léthargie, convulsions et faiblesse musculaire. Toutefois l'excès peut être tout aussi nocif. Si le pH urinaire est insuffisamment acide (pH>6,5), le magnésium accroît le risque de formation des calculs. Les besoins en cuivre sont de 7 à 10 ppm pour éviter la décoloration des poils que provoque la carence et les besoins en manganèse sont de 5 ppm (sinon noircissement de poils chez le siamois). Besoins en zinc : 50 ppm.

La carnitine est un peptide qui permet de limiter le dépôt de tissu adipeux, prévenant ainsi le surpoids. La cynarine est un antioxydant qui dilue les urines et réduit le risque de cristallisation minérale. Des oligoéléments tels que le chrome et les vitamines facilitent la régulation glycémique et diminuent le risque d’insulino résistance.

 

Sources : AAFCO (Association of American Food Control Official)

(1) Aguirre GD. “Retinal degeneration associated with the feeding of dog foods to cats.” Journal of the American Veterinary Medical Association. 1978 Apr 1;172(7):791-6.

(2) Hayes KC. Nutritional problems in cats: taurine deficiency and vitamin A excess. Canadian Veterinary Journal. 1982 Jan;23(1):2-5.

(3) Morris JG. “Do cats need arachidonic acid in the diet for reproduction? Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition.” 2004 Apr;88(3-4):131-7.

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