L’interdiction du tabac dans les lieux publics

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 16/11/2006 Mis à jour le 17/02/2017
Le décret sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics français est paru le 16 novembre 2006. Il s’agit d’un pas important dans la lutte contre le tabagisme actif et passif.

Le cancer est à l’origine de 150.000 morts chaque année dont un quart sont liés au tabagisme : 26 000 Français meurent de cancers du poumon, 10 000 de cancers de la tête, du cou et de l'œsophage. L'analyse de LaNutrition.fr

La France, tenue par ses engagements

La France s’était engagée aux côtés de plus de 140 pays en ratifiant le premier traité international de santé publique (Convention cadre de lutte antitabac de l'OMS), entré en vigueur depuis le mois de février 2005. Pour l’Organisation mondiale de la santé, représentée par son sous-directeur le Dr Catherine Le Galès-Camus, "des lieux publics sans tabac constituent un élément clé d'une stratégie nationale efficace de lutte antitabac et un principe fondamental de la Convention de l'OMS pour la lutte antitabac. (…) En veillant à ce que la santé des travailleurs et du public soit garantie dans un milieu sans tabac à 100%, on contribuera à réduire la morbidité et mortalité liées au tabac." La ratification du traité impliquait de la part de la France une action forte au niveau de la politique anti-tabac.

Une opinion publique sensibilisée et favorable

Le décret est publié dans un contexte plutôt favorable : 80 % de Français se prononcent pour une interdiction totale de fumer dans les lieux publics (sondage IFOP pour le Journal du dimanche, publié le 9 octobre 2005). Par ailleurs 360 000 personnes ont signé la pétition organisée par la Ligue nationale contre le cancer pour une interdiction totale de fumer dans les lieux publics et au travail. De plus, entre 2000 et 2005, 1,4 millions de Français ont cessé de fumer, notamment les jeunes.

Dans le même temps, les conséquences du tabagisme passif sont mieux connues.

Le coût social du tabac

Le tabac est la drogue dont le coût social est le plus élevé : 47 739,62 millions d’euros, soit 3,05 % du produit intérieur brut (PIB) et un coût par Français de 772,49 euros. Sur cette somme 18 254,22 millions d’euros correspondent à des frais médicaux répartis entre soins hospitaliers (8 731,72 millions d’euros) et médecine de ville (9 522,50 millions d’euros) (ADSP, juin 2006).

Les méfaits du tabagisme passif

L’état des connaissances sur le sujet et les évolutions juridiques, internationales, sociétales ont été recueillis par une mission d’information parlementaire et publiée récemment dans un rapport de l’Assemblée nationale. On estime que chaque année, le tabagisme passif tue à lui seul plus de 5 000 personnes en France dont près de 1700 par cancer du poumon. Tous les salariés ont droit à être protégés des dangers de l’exposition à la fumée du tabac (50 cancérogènes et 4000 composés chimiques) quel que soit leur lieu de travail. Une décision de la Cour de Cassation du 29 juin 2005, impose ainsi aux employeurs une obligation de sécurité de résultats en matière de protection contre le tabagisme passif.

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