Ancien directeur de recherche à l’INRAE, Christian Rémésy est l'auteur de Sauvons notre alimentation, un livre qui dénonce les dérives de l’industrie agroalimentaire et des fermes de grande culture, et dans lequel il propose de nouvelles solutions plus favorables à la santé humaine et à celle de la planète.
Biodiversité et écologie font désormais partie du vocabulaire des professionnels du tourisme. Mais derrière le piège du marketing vendeur, il faut savoir déceler les vraies opportunités de voyager tout en préservant la nature. LaNutrition.fr a fait le tour des bons plans, suivez le guide.
Les écolovacances
Se déplacer en préservant la planète
Finis avions, voitures et bateaux à moteur… Voyager écolo, c’est aussi changer de moyens de transports. Cap sur la marche à pieds, les balades en vélo, en roulotte et même en péniche à énergie solaire sur le canal du Midi ou en bateau solaire pour découvrir les calanques de Marseille. Pour les accros des transports rapides et encore polluants, reste la solution de compenser le déplacement en équivalent carbone. A défaut d’un voyage « zéro impact », on peut toujours calculer les émissions de gaz à effet de serre et en contrepartie financer des projets de développement durable.
Voyager responsable
Mais le tourisme étant une des principales menaces pour la biodiversité terrestre, des associations proposent aussi des voyages responsables : croisière d’étude des cétacés de Méditerranée, séjour en Croatie pour étudier le vautour fauve, préservation des primates au Bénin, des tortues marines en Grèce… Les amateurs de bonne chère pourront choisir des week-ends à thèmes : cuisine nature et bio dans le Perche, thalasso bio en Bretagne et spa bio en Irlande. Ou encore un stage santé chez Gérard Verret en Alsace pour vous initier à la botanique, à la cuisine qui marie légumes du jardin et plantes sauvages. Pendant ce temps, vos enfants sont les bienvenus dans les écolocolonies de vacances pour découvrir la nature sans vous ! Pour les plus courageux, vous pouvez mettre la main à la patte chez un fermier en agriculture biologique partout en Europe moyennent le gîte et le couvert. Ce principe s’appelle le « wwoofing » (de WOOF, world wide opportunities on organic farms).
Dormir durable
Pour changer des hôtels avec étoiles et piscine, choisissez des logis originaux : camping Huttopia dans des espaces naturels préservés, hôtels neutres en carbone à Chamonix, gîtes Panda ou encore mieux pour vos enfants, des cabanes perchées dans les arbres en Bretagne… Les gîtes écolo poussent un peu partout en France. Par exemple dans les Pyrénées Orientales à l’Orri de Planès, où les propriétaires et leurs hôtes s’engagent à respecter la planète par des gestes quotidiens concrets.
Si certains partent pour se changer les idées, d’autres préfèrent rester chez eux pour profiter de la maison, ou n’ont pas le choix. Mais là aussi, des solutions existent et chacun peut contribuer à la préservation de la biodiversité. LaNutrition.fr fait le point.
Les activités maison
Construire et bricoler…vert
Pour construire sa maison bioclimatique, un apprentissage n’est souvent pas de trop. L’association « Le savoir faire » propose des stages écologiquement responsables. Vous apprendrez comment concevoir un lieu de vie écologique, que ce soit pour rénover de l’ancien ou construire une nouvelle maison. Et puis, pour décorer vous-même votre nouveau chez-vous, vous pouvez aussi suivre des stages d’artisanat : terre vernissée, ébénisterie, vitrail… Il y en a pour tous les goûts !
Jardiner responsable
Amateurs de jardinage, vous savez sans doute que les engrais et pesticides polluent le sol et l’eau. Un premier geste responsable consiste donc à les limiter ou carrément les éliminer. Il existe de nombreuses solutions naturelles et non polluantes. Oubliez pour cela le gazon bien vert où pas un brin d’herbe ne dépasse et ne cherchez pas la perfection. Préférez plutôt les plantes variées et de préférences adaptées au milieu. En effet, les fleurs et autres arbustes exotiques sont beaux mais exigent des traitements de faveur pour survivre, qui conduisent parfois à du gaspillage d’eau.
Cultiver avec la biodiversité
Quand on évoque la biodiversité on pense souvent en premier à la faune et flore sauvage. Mais nous oublions souvent les variétés de semences anciennes. Savez-vous qu’il existe plus de 600 variétés de tomates ? Et que le maïs peut être blanc, rouge ou noir ? Avec l’association Kokopelli, ses ouvrages et ses stages, apprenez autrement à cultiver la terre.
Quant à la faune et la flore sauvages, laissez-leur un peu de place. Un jardin trop propre est un jardin déserté par les insectes, petits mammifères et oiseaux. Pensez à préserver les haies qui leur servent d’habitat et qui en même temps peuvent protéger votre jardin du vent. D’ailleurs certains de ces animaux peuvent se révéler fort utiles à votre petite entreprise. Les abeilles notamment, qui grâce au butinage, disséminent le pollen et participent à la reproduction des plantes. Celles qui leur sont favorables : la lavande, le romarin, le trèfle, le thym, les fleurs des près, les marguerites… et puis les arbres fruitiers, dont tout le monde profite ! Les coccinelles sont aussi de bons alliés pour lutter contre l’invasion de pucerons. Mais saviez vous que vous pouvez aussi compter sur certaines plantes pour jouer les auxiliaires. Par exemple, les variétés de la famille de l’ail repoussent ravageurs, moisissures et champignons. Pensez enfin à protéger l’habitat des papillons qui raviront vos enfants. Adultes, les papillons aiment les plantes gorgées de nectar : onagre, orpins, buddléia, asters…alors que les chenilles préfèreront les ronces, l’aubépine et l’églantier.
Les sites internet utiles
Voyager pour préserver la planète
Soin cuisine nature et bio
Agriculture biologique
Education citoyenne pour enfants
Logis écolo
Voyager en compensant ses émissions de gaz à effet de serre
Le jardin et la biodiversité