Passionné de barbecue, Raphaël Guillot est l'auteur du Guide pratique du fumoir, une formation pour apprendre le fumage des aliments au barbecue. Pour lui, le barbecue, c'est toute l'année, et pas uniquement pour cuire de la viande !

Les produits de glycation avancés (AGE) participent au vieillissement. Comment agissent-ils dans notre corps ?
La glycation, réaction entre sucre et résidus de protéines, aboutit à la formation de produits de glycation avancés (AGE). Ces AGE accélèrent le vieillissement de notre organisme et augmentent le risque de certaines maladies. Nous ne sommes pas seulement menacés par l’oxydation et le déclin hormonal, mais également par l’accumulation d’AGE causée principalement par la consommation d’aliments trop cuits.
C’est Helen Vlassara qui, la première, a suggéré un lien entre la toxicité des AGE alimentaires et des maladies comme le vieillissement ou le diabète. En 1997, elle a montré que les AGE contenus dans les aliments étaient absorbés par notre corps et que l’alimentation était la principale source d’AGE. Tout est parti, presque par hasard et de manière cocasse, d’une simple collation. Il y a 10 ans, après un congrès sur les AGE et le diabète, Helen Vlassara s’est trouvée nez à nez avec une grosse part de gâteau qui lui a inspiré LA question : est-ce que les AGE contenus dans les aliments sont absorbés par notre organisme ? Sitôt rentrée, elle a cuisiné à son collègue et cobaye, le docteur Theodore Koschinsky, une préparation d’œufs et de sucre semblable à une meringue. Puis elle a mesuré le taux d’AGE dans son organisme. Bilan : ses AGE avaient grimpés en flèche (1).
Hélas, les AGE ne font pas que passer. Ils circulent dans tout l’organisme et entrent dans les cellules. Le problème est que ces AGE ne peuvent être détruits et, à moins d’être éliminés dans les urines, vont donc s’accumuler dans les cellules. Dans tous les cas, ce ne sont pas des visiteurs bien intentionnés et ils perturbent notablement le fonctionnement de l’organisme.
Dans une étude de 2004, Helen Vlassara a montré que les patients atteints d’insuffisance rénale sont plus sensibles aux AGE, car ils ne peuvent éliminer correctement ces AGE dans les urines. Elle a recruté 189 patients qu’elle a séparés en deux groupes. Chacun de ces groupes s’est vu prescrire un régime spécial, riche en AGE ou pauvre en AGE. Après 4 semaines de ce régime, le Dr Vlassara a mesuré les marqueurs de l’inflammation des participants. Bilan : l’état inflammatoire était beaucoup plus faible chez ceux qui avaient mangé des repas pauvres en AGE (2). Les AGE pourraient donc être responsables de l’inflammation chez ces patients, ce qui est loin d’être anodin puisque les inflammations chroniques augmentent les risques de maladies cardiovasculaires.
L’année suivante, Le Dr Vlassara a montré que même chez les personnes en bonne santé, la consommation de grandes quantités d’AGE dans les assiettes induit un état inflammatoire (3).
Comment les AGE favorisent-ils l’inflammation ? Certaines cellules de notre système immunitaire ont leurs propres récepteurs aux AGE. C’est le cas des lymphocytes T. Si ceux-ci sont exposés à des AGE, cela provoque une réponse immunitaire. L’organisme peut alors être exposé à un état inflammatoire permanent. L’inflammation elle-même est soupçonnée de se cacher derrière les grandes épidémies de santé publique actuelles : diabète, obésité, allergies, maladies cardiovasculaires, arthrite,…
Les patients diabétiques sont également particulièrement sensibles aux dégâts causés par les AGE. Pourquoi ? Parce qu’ils ont plus de sucre dans leur sang. Comme les AGE sont produits à partir du sucre, les diabétiques produisent plus d’AGE. Équation simple et destructrice : les effets néfastes des AGE se manifestent beaucoup plus vite chez les personnes diabétiques que chez celles qui présentent une glycémie normale. Plusieurs études ont permis au Dr Vlassara de montrer que les AGE aggravent l’état de santé des patients diabétiques. La preuve ? L’administration de certaines substances capables de « contrecarrer » les effets des AGE permet de réduire la survenue des complications du diabète (4). Le simple fait de limiter les apports alimentaires en AGE a même permis au docteur Vlassara d’améliorer la santé de patients diabétiques : diminution de la résistance à l’insuline et des complications telles que les maladies cardiovasculaires, rénales et rétiniennes, que le diabète soit d’origine génétique ou non (5).
En 2008, le Dr Vlassara a montré que l’excès d’AGE alimentaires contribue largement à l’accumulation des AGE avec l’âge. Les AGE se fixent sur des récepteurs spécifiques (les RAGE) et entraînent la formation de radicaux libres, des composés pro-oxydants qui accélèrent le vieillissement. Les AGE alimentaires favorisent donc le stress oxydant. C’est grâce à des études chez la souris et chez l’Homme que le Dr Vlassara a mis en évidence ces résultats. Elle s’est aperçue qu’une diminution de la quantité d’AGE dans l’alimentation réduisait le stress oxydant lié à l’âge. Par ailleurs, cette diminution d’AGE alimentaires augmente la durée de vie chez la souris (6).
Pour en savoir plus sur la réaction de glycation, vous pouvez consultez notre article « Qu’est-ce que la glycation ? ».
Pour savoir comment diminuer les AGE, lire également notre article « Lutter contre la glycation pour prévenir le vieillissement ».
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