Mesdames, marcher c'est bon pour le coeur, mais n'oubliez pas de vous muscler !

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 10/07/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Un programme d’exercices associant aérobie et musculation augmente la masse maigre et la force musculaire et diminue le risque cardiovasculaire chez les femmes plus âgées.

Le vieillissement s’accompagne généralement d’une baisse de l'endurance musculaire et de la force physique. La fonction cardiaque est également affectée. Ce déclin global de la fonction physique est en relation étroite avec l'apparition des maladies cardio-vasculaires et est encore plus remarquable chez les femmes que chez les hommes en raison des changements hormonaux importants intervenant pendant la ménopause. L’activité physique peut atténuer ce phénomène, à condition de bien la choisir. Cette nouvelle étude parue dans Aging Clinical and Experimental Research révèle qu’un programme d’exercices combinés (aérobie et résistance musculaire) de 8 semaines est bénéfique pour la composition corporelle (diminution de la masse grasse, augmentation de la masse maigre - c'est-à-dire la masse musculaire), améliore la force isocinétique et diminue les risques cardiovasculaires.

Lire : même commencé après 60 ans l'exercice permet d'éviter les maladies chroniques

Des études précédentes ont montré que les maladies cardiovasculaires s'accompagnent d'une élévation de la protéine C-réactive. Celle-ci est affectée par des cytokines inflammatoires, telles que l’interleukine-6 et le TNF-alpha (Tumor Necrosis Factor alpha). Le dosage de la protéine C-réactive est utilisé comme marqueur prédictif et de diagnostic des maladies cardiovasculaires (mais certains chercheurs en contestent l'utilité). La diminution de la masse maigre liée à l’âge a été associée dans plusieurs études à une augmentation des niveaux de protéine C-réactive et donc au risque cardiovasculaire. Maintenir la masse maigre voire l'augmenter au cours du veillissement s'avère essentiel pour diminuer le risque cardiovasculaire.

Les exercices d’aérobie (marche, jogging, vélo, natation, danse...) permettent de diminuer les réponses inflammatoires et le risque cardiovasculaire mais sont limités dans leur capacité à augmenter la masse maigre. D’où l'intérêt d’ajouter des exercices de résistance musculaire au programme d’entrainement.

Cette nouvelle étude a examiné les effets d'un programme d’entraînement combiné de 8 semaines (aérobie et résistance musculaire) sur la composition corporelle, la force isocinétique, et les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires chez les femmes séniors.

Parmi les 19 femmes âgées de 65-75 ans ayant participé à l’étude, 9 ont été soumises à un entraînement combiné (exercices d’aérobie et de résistance musculaire) et 10 à un entraînement avec uniquement des exercices d’aérobie.

Pour le programme d’entrainement combiné, les participantes ont marché sur un tapis roulant pendant 40 minutes 3 fois par semaine (exercice d’aérobie) et ont réalisé des exercices de résistance musculaire avec des bandes élastiques (15 à 20 répétitions) 2 fois par semaine. Pour le programme contenant uniquement des exercices d’aérobie, les participantes ont marché sur un tapis roulant, 5 fois par semaine, pendant 40 minutes.

La composition corporelle et la force isocinétique (au niveau du genou) ont été évaluées avant et après le programme d'exercices. Des échantillons de sang ont été prélevés pour déterminer les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires (CRP, interleukine, TNF-alpha, cholestérol).

Dans les deux groupes, la masse corporelle, la masse de graisse corporelle, le pourcentage de graisse corporelle et l’indice de masse corporelle ont diminué de façon significative entre le début et la fin de l’entrainement. Il n’y a cependant pas de différences entre les deux groupes.

L’augmentation de la masse maigre et de la force isocinétique étaient significativement plus importantes dans le groupe d’entrainement combiné que dans le groupe « aérobie ».

Entre le début et la fin de l’intervention, les niveaux de tous les facteurs classiquement utilisés pour évaluer le risque cardiovasculaire (protéine C-réactive, interleukine-6, cholestérol total, TNF-alpha) ont diminué dans les deux groupes de façon significative. Cependant, la diminution du niveau de protéine C-réactive est significativement plus importante dans le groupe d’entrainement combiné que dans le groupe n’ayant pratiqué que des exercices d’aérobie. Cette diminution est associée à l’augmentation de la masse maigre et indique une diminution des risques cardiovasculaires.

Cette étude confirme les bienfaits du sport pour diminuer les risques cardiovasculaires.et donc sur l'espérance de vie.

Lire : un tout petit peu de sport pour vivre plus longtemps

En raison du faible nombre de participantes, les résultats obtenus avec les différents types de programme d’entrainement doivent être confirmés sur une population plus large.

Source

Jin Seok Lee, Chang Gyun Kim, Tae Bum Seo, Hyo Gun Kim, Sung Jin Yoon. Effects of 8-week combined training on body composition, isokinetic strength, and cardiovascular disease risk factors in older women. Aging Clin Exp Res DOI 10.1007/s40520-014-0257-4.

 

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