Sylvie Lenôtre : La BD pour apprendre à mieux manger

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/11/2007 Mis à jour le 15/02/2017
Sylvie Lenôtre a hérité de son père Gaston la passion des saveurs. Dans Le Grand Voyage des Gastrognomes, une BD réalisée avec la dessinatrice Florence Cestac, elle conte l’histoire de dizaines d’aliments : raisin, blé, huile d’olive, lentilles… avec l’aide de petits personnages imaginaires, les gnomes, qui luttent contre le Glouton de la Malbouffe. Un excellent moyen d’apprendre aux enfants à mieux manger - sans oublier les recettes savoureuses à leur portée.

LaNutrition.fr : Quel est votre parcours ?

 

Sylvie Lenôtre : J’ai un peu abusé de la crème fraîche de ma grand mère, beaucoup des éclairs au café de mon père, j’ai aussi appris les défis au contact de ma mère, et surtout travaillé vingt cinq ans dans cet univers de la gastronomie, avant d’être attirée vers d’autres nourritures, moins raffinées, mais plus vivantes.

 

Comment vos origines familiales ont-elles joué un rôle dans votre intérêt pour l’alimentation ?

 

Mes parents m’ont donné le goût de l’excellence et des saveurs, mais rien en ce qui concerne l’intérêt nutritionnel d’un légume ou d’un fruit, son origine, ou comment préserver ses qualités propres. Mon père a toujours préféré le cœur des laitues, et moi les feuilles vertes.

 

D’où vient cette passion pour la pédagogie ?

 

Je me suis souvent ennuyée à l’école. Il suffisait qu’un adulte m’impose une leçon pour partir dans mes rêves, mais lorsque je devais préparer un exposé, ma curiosité s’éveillait, je commençais avec passion des recherches. En pensant à ces moments j’en ai encore le cœur qui bat.

 

Pourquoi vouloir sensibiliser les enfants à la bonne alimentation ?

 

Notre corps est notre unique capital, de son bon fonctionnement dépend notre faculté à apprendre, à savourer chaque instant. Qui a conscience de la respiration de la peau, qui sent les minéraux de la terre dans son corps ? Qui sait que l’on peut devenir dépendant au sucre et au gras comme à la nicotine ou à l’alcool ? En vérité, chaque enfant peut devenir acteur de sa santé.

 

Comment est venue l’idée du livre ?

 

J’aime les rencontres, le brassage des cultures et j’ai voulu rendre hommage à ceux qui ont apporté ces bienfaits à l’humanité : les Maoris et leurs bananes, Pierre Poivre et les clous de girofle, l’amiral chinois Zheng He ambassadeur des citronniers, les pèlerins en route vers la Mecque partageant un plat de lentilles mais aussi le scientifique qui met au point la culture in vitro d’une plante menacée.

 

A quel public s’adresse-t-il ?

 

Ces histoires destinées aux jeunes ont servi de base à des animations sur le vivant, des professeurs les ont choisies comme thème d’une année scolaire, d’autres en ont fait des scénettes de théâtre. C’est un livre qui se vit entre générations. On commence avec les yeux puis avec tous les sens.

 

 

Quelles sont les réactions des enfants ou des enseignants ?

 

Les enfants entrent très vite dans l’histoire grâce aux gnomes qui sont les messagers des végétaux et au Glouton, qui fait l’inverse de ce qui est bon pour sa santé. Les adultes, mine de rien, apprennent une foule d’informations scientifiques et pratiques, et entrent dans le jeu pour donner une image positive des légumes et des fruits, puis ils accompagnent les jeunes jusqu’à la recette et la dégustation.

 

Comment vous documentez-vous ?

 

D’abord les voyages sac au dos, Andes du Pérou, collines du Nord Viet Nam, désert de Lybie, Kérala en Inde du sud… Au retour,  je me plonge dans les histoires des migrations, des découvreurs, me perds dans les méandres des bibliothèques, quitte un livre du Moyen Age pour un salon professionnel. 

 

Comment sensibilisez-vous le public ?

 

D’année en année, je simplifie, et rebondis sur les questions de mes interlocuteurs auxquels je pose aussi des devinettes. C’est en éveillant la curiosité qu’on peut avancer sur cette carte au trésor, avec quelques pistes à explorer. Chacun d’entre nous, comme chaque plante est un être unique. C’est pourquoi j’ai horreur des pommes calibrées, des poireaux trop verts, du soja transgénique, des gens sans défaut.

 

 

Le grand voyage des gastrognomes

 

 

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