Tony Perrone : “Comment je fais maigrir les stars de Hollywood”

Comment devient-on le « nutritionniste des stars » ?

Mon carnet de rendez-vous est plein pour 6 semaines, et pourtant je n’a jamais fait la moindre publicité. Tout s’est fait par le bouche à oreille. J’ai commencé à pratiquer la nutrition il y a dix ans. L’un de mes premiers clients a été l’acteur Dom DeLouise, un homme, disons… imposant. Je l’ai aidé à se remettre sur le bon chemin, nutritionnellement parlant, et cela a été remarqué.

Par qui, par exemple ?

Charlie Sheen est venu me voir peu de temps après, si mes souvenirs sont bons. Puis Wayne Newton, Merv Griffin, Lisa Marie Presley, la fille d’Elvis, aussi… Il faut dire que mon cabinet est situé au cœur de Hollywood. Ma clientèle est surtout constituée d’acteurs, de chanteurs, de producteurs, de metteurs en scène, tous les métiers du show business.

Dans votre domaine, la concurrence doit être féroce pour s’attirer la clientèle de célébrités…

Dans tout le pays, il n’y a pas 100 personnes qui font mon métier, qui ont la formation que j’ai en biochimie et en physiologie. La plupart de ceux qui se proclament « nutritionnistes » n’ont pas suivi d’enseignement supérieur dans ces disciplines. Non, à bien y réfléchir, la concurrence n’est pas si féroce.

Vous êtes à l’origine de la transformation de Demi Moore. Continuez-vous à la conseiller ?

Demi a fait appel à moi parce qu’elle avait pour objectif d’atteindre le physique que vous avez remarqué dans GI Jane et Strip Tease. Aujourd’hui, elle est parvenue à un stade qui ne demande plus d’assistance. Elle va rester aussi mince qu’elle l’est, parce qu’elle a parfaitement intégré les principes de nutrition et d’activité physique sur lesquels nous avons travaillé.

La plastique de Denzel Washington dans Hurricane n’est pas passée inaperçue. Quel a été votre rôle ?

Entre le tournage de Bone Collector, dans lequel il joue un handicapé moteur, et Hurricane, où il joue le rôle d’un champion de boxe, nous n’avions que trois mois. Trois mois pour le faire passer d’un aspect frêle, à celui d’un athlète accompli. Denzel pense que ce pari a été gagné.

Parlons de vos principes de base. N’est-ce pas de la provocation de dire qu’il ne sert à rien, pour perdre de la graisse, de suivre un régime pauvre en matières grasses ?

Nous avons dans ce pays de plus en plus de gens qui suivent des régimes maigres, et de plus en plus d’obèses. Les chiffres sont éloquents ! Plus vous diminuez la graisse alimentaire, plus vous incitez votre corps à conserver sa graisse corporelle. On peut suivre des régimes pauvres en graisses pendant de courtes périodes. Mais il ne faut pas supprimer les corps gras à long terme. C’est inefficace, et cela fait souffrir de nombreux systèmes physiologiques.

Vous accusez les glucides d’être les vrais responsables de l’excès de poids.

C’est exact. L’alimentation moderne est trop riche en sucres, et l’excès d’énergie qu’ils apportent est stocké sous forme de graisses.

La plupart des gens pensent que l’exercice fait maigrir, et là encore vous n’êtes pas d’accord.

Je vais vous donner un exemple. En une heure d’exercice sur un tapis roulant, le maximum que vous puissiez perdre, c’est 30 g et encore, tout le monde n’y parvient pas. Donc, pour perdre un demi kilo de graisses, il vous faudra au minimum 16 séances de tapis. Si vous y allez une fois par semaine, vous parviendrez à perdre un demi kilo en 4 mois. Par comparaison, un régime approprié peut vous faire brûler 1 kilo de graisses en une semaine.

Quels sont vos rapports avec la communauté médicale ?

Des dizaines et des dizaines de médecins m’envoient leurs patients. Je ne suis pas un « gourou de la minceur. » Je traite le surpoids, mais je reçois aussi des patients diabétiques, des cancéreux, des malades atteints d’ostéoporose, et je les prend en charge sur le plan nutritionnel. Mes rapports avec les universitaires sont aussi excellents. L’université de Stanford s’apprête à tester un protocole que j’utilise pour traiter l’hyperthyroïdie.

Supposons que j’aie du poids à perdre. Comment prend-on rendez-vous ?

Vous n’aurez pas de rendez-vous si vous n’êtes pas recommandé par quelqu’un qui a déjà suivi un de mes programmes. Il faut que vous ayez assisté au processus, et que vous soyez excité par la perspective de suivre le régime. Voilà la clientèle que je recherche.