La principale clé de la réussite en permaculture : préserver le sol

Par Priscille Tremblais - Journaliste scientifique Publié le 19/02/2019 Mis à jour le 19/02/2019
Article

La qualité du sol est cruciale pour la fertilité et la productivité d’un jardin. Voici les trois grandes règles de la permaculture pour un sol fertile, en limitant le plus possible les interventions.

La permaculture est une agriculture qui vise à respecter autant l’humain que la nature, en adoptant des manières de faire à la fois économes en énergie et particulièrement productives, sans épuiser les sols, pour obtenir un jardin qui s’auto-entretient ou presque. La permaculture peut se faire dans toutes les conditions climatiques et sur tout type de sol mais si chaque jardinier adapte ses pratiques à son milieu naturel, il existe trois principes qui sont utilisés partout afin d’autonomiser la croissance des plantes tout en économisant les moyens de production. Les voici. 

Ne pas laisser la terre à nu

Dans la nature, la terre est toujours recouverte de feuilles mortes, d’herbes, de petits branchages. La terre toute nue des potagers et jardins traditionnels est, au contraire, à la merci des éléments : froid, chaleur excessive, humidité mais aussi herbes indésirables. Le permaculteur cherchera donc à couvrir son sol, par exemple avec de la paille. Cette couverture végétale permettra en outre de nourrir tous les insectes, vers et bactéries vivant dans le sol. Cette digestion de la matière organique par les occupants du sol permet la production d’humus et d’éléments minéraux dont se nourrissent les plantes. 
L’utilisation d’une couverture végétale, faite de paillettes de lin ou de chanvre, de cosses de sarrasin ou d’aiguilles de pin par exemple, peut se faire sur tout type de sol : elle allègera les terres lourdes et compactera les légères.

Ne pas trop travailler le sol

Retourner la terre avec une bêche peut sembler incontournable… pourtant une forêt se développe toute seule sans que personne ne retourne son sol. Pénible et lent, le bêchage perturbe en outre l’organisation des différentes couches du sol et les organismes vivants qui y prospèrent. De plus, le jardinier qui bêche prend le risque de faire remonter à la surface les graines de mauvaises herbes qu’il devra ensuite arracher, ou pire, traiter avec un herbicide. En permaculture, le labourage du sol reste très superficiel, à l’aide d’outils peu invasifs comme la fourche à bêcher (ou aérobêche ou grelinette…), et ne concerne que les sols trop compacts, au moment de la mise en œuvre du jardin ou pour émietter la terre (sans la retourner) et l’aérer un peu avant de semer. 

Dire adieu aux engrais chimiques et bonjour au compost

Fournir des engrais aux plantes les empêche de recourir à leurs défenses naturelles contre les nuisibles. En conséquence, les plantes deviennent plus vulnérables aux maladies. Si les rendements peuvent être bons avec l’engrais les premières années, le risque est grand que ce ne soit plus le cas par la suite. 
Par ailleurs, les engrais phosphatés stoppent la symbiose naturelle existant entre les racines de plantes et de longs filaments de champignons existant dans le sol. Cette symbiose appelée mycorhize permet une fertilisation naturelle du sol et protège aussi les plantes des agresseurs extérieurs. 
A la place des engrais chimiques, les jardiniers adeptes de la permaculture enrichissent le sol avec le feuillage des légumes, des herbes sèches, des feuilles mortes (compostage de surface), utilisent du compost en tas ou du fumier et cultivent certaines plantes comme la consoude qui concentre le potassium ou le trèfle ou la luzerne qui fixent naturellement l’azote.

Références

Carine Mayo : Le guide de la permaculture au jardin, Editions Terre vivante, 2014.
Roger Elger : Découvrir la permaculture, Rustica Editions, 2016.
 

La sélection

Publicité

Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.

Découvrir la boutique logo Nutrivi

A découvrir également

Back to top