6 facteurs de risque à réduire pour faire baisser de 20% les décès par maladies chroniques.

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 06/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
En agissant sur 6 facteurs de risque liés en partie à notre mode de vie, on éviterait en 15 ans plus de 37 millions de décès dans le monde.

Certaines maladies ne doivent pas apparaître comme une fatalité. En changeant nos (mauvaises) habitudes et en adoptant une alimentation saine, nous pouvons prévenir certaines pathologies. C’est le cas pour les maladies non transmissibles (MNT) dont les 4 principales sont les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, les cancers et le diabète.

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Une étude de modélisation parue dans The Lancet montre qu’en agissant sur 6 facteurs de risque – tabagisme, consommation excessive d’alcool, consommation de sel, augmentation de la pression artérielle et de la glycémie, obésité - et en les ramenant à des niveaux plus acceptables, on pourrait éviter, dans le monde, plus de 37 millions de décès prématurés (survenant entre 30 et 70 ans) en 15 ans, dus aux maladies non transmissibles.

Cette étude s’inscrit dans l’objectif que se sont fixé, en 2011, les pays membres de l’ONU de diminuer de 25%, entre 2010 et 2025, les décès prématurés dus aux MNT. Ils ont notamment adopté une déclaration commune promettant de mettre en œuvre des politiques de prévention et de traitement de ces maladies. Un engagement peu suivi de faits.

Les auteurs de l’étude ont utilisé des données sur les causes de décès et les facteurs de risque ainsi que des modèles épidémiologiques. Ils ont estimé l’impact de la réduction des facteurs de risque sur le nombre de décès dus aux MNT entre 2010 et 2025. Pour leur modélisation, ils ont pris en compte les objectifs suivants : diminuer l'usage du tabac de 30%, la consommation d'alcool de 10%, la consommation de sel de 30%, l'hypertension artérielle de 25% et stopper l'augmentation de la prévalence de l'obésité et du diabète.

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Leur modélisation montre que si l’ensemble des objectifs est atteint pour ces 6 facteurs de risque, le risque de décès prématuré dus aux maladies non-transmissibles est diminué de 22% pour les hommes et de 19% pour les femmes entre 2010 et 2025. Réduire l’usage du tabac de 50% (au lieu de 30%) permettrait encore de diminuer ce risque passant ainsi à plus de 24% chez les hommes et 20% chez les femmes.

En revanche, si aucune action n’est menée (pas de réduction des facteurs de risque), le nombre de décès prématurés dus aux MNT devraient diminuer de 11% pour les hommes et de 10% pour les femmes. Ceci s’expliquerait notamment par la baisse de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires et aux maladies respiratoires chroniques. Malgré cela, en raison de la croissance démographique et du vieillissement, on pourrait quand même s’attendre à 38,8 millions de décès dus à ces 4 maladies non transmissibles en 2025, environ 10 millions de plus qu’en 2010.

Une politique de prévention et l’implication des autorités sont indispensables pour atteindre les objectifs et inverser cette tendance.

Source

Vasilis Kontis, Colin D Mathers, Jürgen Rehm, Gretchen A Stevens, Kevin D Shield, Ruth Bonita, Leanne M Riley, Vladimir Poznyak, Robert Beaglehole, Majid Ezzati. Contribution of six risk factors to achieving the 25×25 non-communicable disease mortality reduction target: a modelling study. The Lancet, 2014; DOI: 10.1016/S0140-6736(14)60616-4

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