Il suffit de 7 jours d’alimentation bio pour diminuer les pesticides chez des enfants

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 20/10/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Une alimentation bio fait chuter les taux de plusieurs pesticides chez des enfants de milieux modestes. Mais le changement alimentaire n'a pas de prise sur tous les pesticides.

Les aliments issus de l’agriculture conventionnelle apportent des résidus de pesticides, ce qui n’est généralement pas le cas de l’agriculture bio, comme l’ont montré déjà plusieurs études qui trouvent une diminution de la charge en pesticides dans le corps, après un tel régime.

Mais l’alimentation n’est pas le seul vecteur d’exposition des enfants. Il faut tenir compte également du lieu de résidence : les enfants élevés dans des régions agricoles sont plus contaminés que ceux des banlieues. Et tenir compte également du niveau socio-économique du foyer : dans les catégories sociales modestes, on utilise plus d’insecticides car les conditions de vie sont moins salubres. Pour ces raisons, des chercheurs ont voulu savoir si une semaine d’alimentation bio a un impact sur le niveau des résidus de pesticides dans les urines d’enfants de milieux modestes, vivant en ville ou dans des zones agricoles.

L'étude est publiée dans Environmental Health Perspectives.

40 enfants âgés de 3 à 6 ans ont participé à l’étude : 19 garçons et 21 filles. Avant et après l’intervention, les chercheurs ont mesuré le niveau de 13 produits de dégradation de pesticides (métabolites), en particulier organophosphorés, insecticides (pyréthrine et pyréthrinoïdes) et herbicides dont le 2,4 D.

Avant la semaine de régime bio, plusieurs pesticides ont été fréquemment détectés : le 2,4 D (90% des échantillons) et le metolachlor mercapturate ou MET, dans 72% des échantillons, le 3-PBA, un métabolite non spécifique des insecticides pyréthrinoïdes, dans 82%.

Après la phase bio, le niveau d’exposition avait baissé pour 6 des métabolites les plus présents. Pour les dialkylphosphates totaux, la diminution était de 40%, de 49% pour les diméthyl dialkylphosphates, et de 25% pour le 2,4 D.

Les taux de contamination étaient cependant plus élevés chez les enfants vivant en zone agricole, du fait de la présence plus importante de pesticides dans l’air et l’environnement.

En conclusion, cette étude confirme qu'en l'espace de quelques jours, une alimentation bio réduit l'imprégnation d'enfants de milieux sociaux moins favorisés.

Lire : La Meilleure Façon de Manger (Lire un extrait ICI  >>)

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