La sédentarité, premier facteur de risque cardiaque chez les femmes après 30 ans

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 15/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
L’inactivité physique serait le facteur de risque avec l’impact le plus fort sur la santé cardiovasculaire des femmes après 30 ans.

D’après des chercheurs australiens qui publient un article dans British Journal of Sports Medicine, il faudrait beaucoup plus insister sur les bénéfices de l’exercice physique sur la santé cardiaque : en effet, chez les femmes de plus de 30 ans, la sédentarité contribuerait plus que tout autre facteur (surpoids, tabagisme, hypertension) aux maladies cardiaques.

Les maladies cardiovasculaires particulièrement fréquentes dans les pays occidentaux sont liées à différentes modifications de nos modes de vie : tabagisme, inactivité physique, surpoids et obésité, hypertension, alimentation… Il est possible d’agir sur ces différents facteurs.

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Dans cet article, les chercheurs ont comparé 4 facteurs de risque (surpoids, sédentarité, tabagisme, hypertension) pour savoir lesquels influençaient le plus la santé cardiaque au cours de l’existence des femmes. Ils ont basé leurs calculs sur des estimations de la prévalence de ces facteurs chez 32154 femmes qui faisaient partie de l’étude Australian Longitudinal Study on Women’s Health. Cet échantillon de population comprend des femmes nées en 1921-1926, 1946-1951, 1973-1978 ; leur santé a été enregistrée à partir de 1996. Les chercheurs ont aussi appliqué aux femmes australiennes les résultats du Global Burden of Disease, un rapport statistique émis par l'OMS sur la santé dans le monde.

Résultats : La prévalence du tabagisme diminuait de 28 % chez les femmes de 22 à 27 ans à 5 % chez celles de 73 à 78 ans : jusqu’à 30 ans le tabagisme était le facteur qui contribuait le plus au risque cardiaque.

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En même temps, l’inactivité et l’hypertension augmentaient constamment au cours de la vie entre 22 et 90 ans. Le surpoids était de plus en plus fréquent entre 22 et 64 ans puis diminuait chez les femmes les plus âgées. Pour les chercheurs, à partir de 30 ans et jusqu’à plus de 80 ans, la sédentarité était la première responsable du risque cardiaque chez les femmes. Ils ont calculé que si les femmes de 30 à 90 ans suivaient les recommandations de 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, plus de 2000 vies seraient sauvées chaque année en Australie.

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Les auteurs suggèrent que des efforts supplémentaires soient réalisés pour promouvoir l’exercice physique, au lieu de se focaliser sur le surpoids et l’obésité.

Notre analyse. En moyenne, moins d'un adulte sur trois a un niveau d'activité physique suffisant, les Français figurant dans le peloton de queue des pays européens, selon une enquête de 2002 chez les plus de 15 ans. Il n'est pas nécessaire de faire 30 minutes d'exercice par jour en une seule fois. On peut par exemple faire 3 séances de marche rapide d'une dizaine de minutes. Des études récentes montrent que ces efforts modérés fractionnés sont peut-être plus bénéfiques que les efforts longs.

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Source

Wendy J Brown, Toby Pavey, Adrian E Bauman. Comparing population attributable risks for heart disease across the adult lifespan in women. Br J Sports Med bjsports-2013-093090Published Online First: 8 May 2014 doi:10.1136/bjsports-2013-093090

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