La vitamine D2 déconseillée aux sportifs

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 20/02/2014 Mis à jour le 10/03/2017
La prise de vitamine D2 augmenterait les douleurs musculaires dues à l’exercice chez des sportifs et diminuerait le taux sanguin de vitamine D3.

Les sportifs peuvent manquer de vitamine D en hiver, comme l'ensemble de la population. Dans ces conditions, le médecin peut prescrire de la vitamine D; il existe aussi des compléments alimentaires en vente libre. D’après une étude parue dans Nutrients, il vaut mieux, pour pallier aux déficits en vitamine D, éviter de prendre la forme de vitamine appelée D2.

Contrairement à la vitamine D3 fabriquée par l’organisme exposé au soleil, la vitamine D2 provient de végétaux, comme les champignons. Il existe des médicaments et des compléments alimentaires contenant de la vitamine D2, et d’autres de la vitamine D3, mais les deux formes ne semblent pas équivalentes.

Lire : D2 ou D3, quelle vitamine D choisir ?

La vitamine D favorise la santé osseuse en permettant une bonne absorption du calcium et du phosphore nécessaires aux os. Elle joue aussi des rôles dans les fonctions immunitaires, cognitives, et dans la prévention de maladies chroniques. C’est pourquoi les chercheurs ont pensé que la vitamine D pourrait réduire l’inflammation et aider au rétablissement de blessure et d’entraînements intensifs.

Consulter notre dossier sur la vitamine D

Des chercheurs américains, soutenus financièrement par Dole Foods, ont voulu savoir si la vitamine D2 pouvait améliorer la fonction musculaire et atténuer les douleurs musculaires de sportifs. 28 volontaires employés dans les compétitions de stock-car en charge du ravitaillement (pit-stop), ont participé.

Il s’agit de sportifs habitués à des entraînements intenses. Pendant 6 semaines, 13 d'entre eux ont reçu chaque jour des gélules contenant de la vitamine D2 (3 800 UI par jour) et 15 autres ont eu un placebo. Pendant la période d’étude, les membres de l’équipe ont continué leurs exercices habituels ; des prélèvements sanguins ont été effectués régulièrement.

Les concentrations en vitamine D totale dans le sang des athlètes étaient respectivement de 43,7 ng/mL et 39,6 ng/mL chez les groupes placebo et vitamine D2 avant l’étude (octobre). Après la période de complémentation (janvier), elles étaient respectivement de 38,6 et 37,4 ng/mL : la complémentation n’a pas changé significativement la quantité de vitamine D totale dans le sang. En fait, si le supplément a provoqué une augmentation de la concentration sanguine en vitamine D2, il a aussi induit une diminution de la concentration de vitamine D3 par rapport au placebo. De plus, le groupe qui prenait de la vitamine D2 avait plus de marqueurs moléculaires qui indiquaient des dommages aux muscles dus à l’exercice. Enfin, la fonction musculaire des sportifs complémentés en vitamine D2 n’était pas modifiée.

Une explication pour cette différence entre les deux formes de vitamine D pourrait être due aux enzymes du cytochrome P450 (CYP) du foie et de l’intestin ; celles-ci dégraderaient plus rapidement la vitamine D2 que la vitamine D3.

La complémentation en vitamine D2 ne semble donc indiquée ni chez les sportifs ni dans le grand public.

Pour en savoir plus : Vitamine D mode d'emploi, du Dr Brigitte Houssin (lire un extrait ICI  >>) et Le guide pratique des compléments alimentaires (Collectif)

Source

Nieman, D.C.; Gillitt, N.D.; Shanely, R.A.; Dew, D.; Meaney, M.P.; Luo, B. Vitamin D2 Supplementation Amplifies Eccentric Exercise-Induced Muscle Damage in NASCAR Pit Crew Athletes. Nutrients 2014, 6, 63-75.

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