Les boissons sucrées augmenteraient le risque de cancer de l’endomètre

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 28/11/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Plus 78 % de risque de cancer de l’endomètre de type I chez les femmes ménopausées qui boivent le plus de boissons sucrées.

Les femmes ménopausées qui consomment des boissons sucrées sont plus susceptibles de développer un cancer de l’endomètre. C’est la conclusion d’une étude américaine publiée dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.

Avec 6560 nouveaux cas en 2010, le cancer de l’endomètre est le 5e cancer le plus fréquent chez les femmes françaises. Les facteurs augmentant l’exposition aux œstrogènes accroissent le risque de cancer de l’endomètre : graisses corporelles, thérapie à base d’œstrogènes, ménopause tardive, absence de grossesse. Ces facteurs de risque sont surtout associés au cancer de l’endomètre de type I, c’est-à-dire des tumeurs dépendantes des œstrogènes. Le cancer de l’endomètre de type II, plus agressif, est moins courant. Les femmes obèses ont tendance à avoir des niveaux d’oestrogènes plus élevés, d’où un risque accru de cancer de l’endomètre.

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Les chercheurs ont voulu savoir si la consommation de boissons sucrées était aussi associée au cancer de l’endomètre. En effet, la consommation de ces boissons est liée à un risque accru d’obésité et de diabète de type 2.

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Les chercheurs ont utilisé  les données de 23 039 femmes ménopausées, faisant partie de l'Iowa Women’s Health Study, décrivant leurs habitudes alimentaires en 1986. Leur moyenne d’âge était de 61,6 ans lors de leur inclusion dans l’étude.

Entre 1986 et 2010, il y a eu 506 cancers de l’endomètre de type I et 89 de type II. La moyenne d’âge lors du diagnostic était de 72,6 ans et 74,4 ans pour les cancers de l’endomètre de type I et II respectivement. Le risque de cancer de l’endomètre de type I augmentait chez les grosses consommatrices de boissons sucrées : par rapport à celles qui n’en buvaient pas, celles qui en buvaient plus 2 fois par semaine augmentaient de 78 % leur risque. Ce risque se maintenait même en ajustant les résultats en fonction de l’IMC, l’activité physique, les antécédents de diabète, le tabagisme. Un risque plus élevé de cancer de l’endomètre de type I était aussi observé avec des apports en sucre plus élevés. Mais les chercheurs n’ont pas trouvé d’association entre le cancer de l’endomètre et les sodas sans sucre, les aliments sucrés (pâtisseries), ou l’amidon.

Les sucres présents dans les boissons sont plus vite absorbés que ceux d’autres aliments dans lesquels les fibres ralentissent le métabolisme. Pour Maki Inoue-Choi qui a mené cette étude à l’université de Minneapolis, « Les femmes obèses ont tendance à avoir des niveaux plus élevés en oestrogènes et insuline que les femmes de poids normal. Des niveaux augmentés d’oestrogènes et d’insuline sont des facteurs de risque bien connus du cancer de l’endomètre »

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La consommation de boissons sucrées s’accompagne souvent d’autres facteurs de risque du cancer de l’endomètre : régime alimentaire de mauvaise qualité, inactivité, obésité. Cela pourrait donc représenter un marqueur d’un style de vie peu sain.

Source

Inoue-Choi M, Robien K, Mariani A, Cerhan JR, Anderson KE. Sugar-Sweetened Beverage Intake and the Risk of Type I and Type II Endometrial Cancer among Postmenopausal Women. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2013 Nov 22.

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