Les jeunes enfants manqueraient d'oméga-3

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/09/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les enfants américains âgés de 1 à 5 ans auraient des apports insuffisants en acides gras polyinsaturés, dont les oméga-3.

Entre 1 et 5 ans, le régime alimentaire des enfants américains ne leur apporterait pas suffisamment d’acides gras oméga-3. C’est le résultat d’une étude publiée en ligne dans Maternal and Child Nutrition.

Les acides gras polyinsaturés sont indispensables à la santé humaine. Ils comprennent les oméga-6, que l’on trouve entre autres dans les huiles et margarines de tournesol, de maïs, les céréales, et les oméga-3, présents entre autres dans les huiles et margarines de colza, de noix, de soja, les noix, les graines de lin, les poissons gras. Les acides gras oméga-3 à longues chaînes des poissons gras comprennent l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA).

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Des chercheurs américains se sont intéressés aux apports en acides gras polyinsaturés chez de jeunes enfants âgés de 1 à 5 ans. En effet, avant 1 an, les nourrissons reçoivent souvent des quantités significatives de ces lipides grâce aux laits maternel et infantiles, mais la situation évolue avec la diversification de l’alimentation. Les données de 2 500 enfants recrutés dans le cadre de la National Health and Nutrition Examination Survey ont servi à déterminer les apports en oméga-6, oméga-3 et la consommation de poisson.

La consommation en DHA était faible par rapport à celle d’enfants de moins d’un an et ne variait pas en fonction de l’âge. Les apports en acides gras oméga-6 et en EPA évoluaient avec le temps : les enfants de 1 à 2 ans avaient des apports plus faibles que les 4-5 ans. De plus, le rapport oméga-6/oméga-3 était élevé, environ de 10, alors que les recommandations officielles sont plutôt à 5, et que LaNutrition.fr conseille de se rapprocher de 1. Or, ce rapport oméga-6/oméga-3 joue un rôle dans les fonctions cellulaires, l’inflammation, le développement et le fonctionnement nerveux. C’est un indicateur de la qualité d’un régime alimentaire, un rapport élevé était néfaste à la santé.

Lire : Les enfants qui manquent d'oméga-3 apprennent moins bien à l'école

Concernant la consommation de poisson, qui représente une source d’oméga-3, seulement 54 % des enfants avaient mangé du poisson dans le mois. Inclure le poisson dans l’alimentation des jeunes enfants pourrait pourtant les inciter à en manger plus tard. En général, il est conseillé de manger deux portions de poisson par semaine, de préférence des poissons de petite taille pour éviter le mercure. Mais d’après cette étude, les enfants américains semblent loin de cet objectif… 

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Une consommation insuffisante en acides gras polyinsaturés pourrait avoir des conséquences  sur le développement de jeunes enfants. Sarah Keim, l’un des auteurs de cette étude, mène aussi un essai clinique pour tester l’intérêt d’une complémentation en DHA chez des enfants de 1 an nés prématurés. Les acides gras oméga-3 pourraient participer au développement cognitif des enfants ; ils semblent d’ailleurs nécessaires à de bons apprentissages chez les enfants d’âge scolaire.

A Lire : La meilleure façon de manger pour les enfants d'Angélique Houlbert

Source

Keim SA, Branum AM. Dietary intake of polyunsaturated fatty acids and fish among US children 12-60 months of age. Matern Child Nutr. 2013 Sep 13. doi: 10.1111/mcn.12077.

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