Les pères obèses ont plus souvent un enfant autiste

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 24/04/2014 Mis à jour le 10/03/2017
 2 fois plus de risque qu’un enfant soit autiste si son père est obèse

On savait que les enfants nés de mères obèses ont un risque plus élevé de souffrir de troubles du développement. Voilà qu’une étude publiée dans la revue Pediatrics rapporte que l’obésité paternelle est associée à un risque accru d’autisme ou de syndrome d’Asperger chez les enfants.

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Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) regroupent l’autisme ou trouble autistique, le syndrome d’Asperger et le trouble envahissant du développement non spécifié. Les TSA sont tous caractérisés par des altérations ou des comportements atypiques dans la socialisation, la communication, le jeu et l’imagination, la variété des intérêts et des comportements.

En France, 1 naissance sur 100 est concernée par des troubles du spectre autistique et 650 000 personnes seraient touchées par les TSA.

Dans cette étude, les chercheurs ont analysé des données issues de deux études de cohorte (études prospectives) : Norwegian Mother and Child Cohort Study (MoBa) et Autism Birth Cohort (ABC) study. L’étude porte sur un échantillon de 92909 enfants norvégiens nés entre 1999 et 2008. Les indices de masse corporelle de la mère et du père sont déterminés à la 18ème semaine de grossesse de la mère. A la fin du suivi (fin 2012), les enfants sont âgés de 4 à 13 ans. 419 enfants ont été diagnostiqués pour un trouble du spectre autistique : 162 avec un trouble autistique, 103 avec un syndrome d’Asperger et 154 avec un trouble envahissant du développement non spécifié.

L’étude démontre que le risque de développer des troubles autistiques est presque doublé chez les enfants ayant un père souffrant d’obésité (0,27%) par rapport à ceux ayant un père avec un poids « normal » (0,14%).

Pour le syndrome d’Asperger, l’analyse n’a été menée que pour les enfants ayant plus de 7 ans mais le risque est également doublé chez les enfants dont le père est obèse (0,38% contre 0,18% pour les enfants ayant un père sans surpoids). Ces risques sont inchangés après ajustement des facteurs sociodémographiques et environnementaux. Par contre, aucune association n’a été mise en évidence entre l’obésité du père et les troubles envahissants du développement non spécifiés.

Lire : un Français sur 3 en surpoids, un sur six obèse

Cette étude est la première à s’intéresser à l’obésité du père en tant que facteur de risque de l’autisme chez l’enfant. Pal Suren, responsable de l’étude, pense qu’il pourrait exister un lien génétique entre l’obésité du père et l’apparition de TSA chez l’enfant. Des études génétiques et épigénétiques (étude de changement de l’expression des gènes sans mutation) devront être menées pour explorer cette piste.

Lire aussi : La vitamine B9 diminuerait le risque d'autisme

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Source

Suren P, et al . Parental obesity and risk of autism spectrum disorder. Pediatrics 2014. Publié en ligne le 7 avril 2014.

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