L'exercice diminue l'anxiété et augmente certaines graisses bénéfiques dans le cerveau

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 28/12/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Expérimentalement, l’activité physique est anxiolytique et augmente certains lipides bioactifs du cortex.

L’exercice diminue les comportements anxieux et favorise la présence de certains acides gras dans le cerveau, au moins expérimentalement.

Lire : L'exercice est un anxiolytique

De nouveaux résultats obtenus sur des souris de laboratoire par des chercheurs de l’université de Porto Rico et publiés dans PLoS One confirment les vertus de l'exercice et donnent de nouvelles informations sur les processus en jeu.

L’exercice physique présente de nombreux bénéfices pour la santé. Non seulement il permet de garder la ligne, de prévenir de nombreuses maladies, mais il a aussi une influence sur la santé mentale. Pratiquer une activité physique permet d’améliorer sa mémoire et ses capacités d’apprentissage.

Lire : 6 semaines d'exercice suffisent pour améliorer la mémoire

Ici, les chercheurs ont testé les effets de l’exercice sur les comportements anxieux et les acides gras présents dans certaines régions du cerveau : le cortex, l’hippocampe, le cerebellum. De jeunes souris mâles adultes de 8 à 9 semaines ont été séparées en deux groupes : un groupe actif et un groupe sédentaire. Les souris actives ont eu accès à une roue de course dans leur cage pendant un mois. Les comportements des animaux ont été observés, des prélèvements sanguins ont été effectués, et les cerveaux ont été disséqués.

Les souris actives étaient aussi moins anxieuses : elles exploraient plus l’espace et prenaient plus de risques que les souris sédentaires, car elles . se sentaient plus en sécurité. Les deux groupes de souris présentaient des niveaux similaires de corticostéroïdes, ce qui suggère que les différences de comportements n’étaient pas dues à une réduction du stress. L’analyse des lipides dans le cortex a montré, chez les souris actives, une diminution de la quantité d'un acide gras saturé : l'acide palmitique. L'acide palmitique est synthétisé par l'organismes à partir du glucose, d'acides gras ou d'acides aminés. On le trouve aussi dans l'alimentation, notamment dans l'huile de palme.

L'acoide palmitique joue un rôle dans des processus cellulaires : il sert de substrat à la palmitoylation, une réaction de modification des protéines. Dans le système nerveux, la palmitoylation favorise la communication synaptique et la signalisation cellulaire. Le palmitate peut être converti dans les cellules en lipides de signalisation biologiquement actifs.

Les souris actives avaient aussi dans leur cortex une augmentation de certains acides gras polyinsaturés : l’acide arachidonique (un oméga-6) et le DHA (un oméga-3). L'expression de la phospholipase A2 était plus importante. Cette  molécule de signalisation est nécessaire à la production de l’acide arachidonique et du DHA.

Les acides gras sont importants pour la fluidité des membranes. Ils jouent aussi un rôle dans la signalisation intracellulaire, la communication entre les cellules et la croissance cellulaire. L’acide arachidonique et le DHA sont abondants dans le tissu nerveux ; ce sont des molécules impliquées dans le développement neuronal. Le DHA pourrait avoir un rôle dans la cognition, le comportement anxieux et le stress.

Consulter notre dossier sur les oméga-3

Par conséquent, ces travaux éclairent d'un nouveau jour les effets anxiolytiques de l’exercice. Pour les chercheurs, ses bénéfices sur l’humeur pourraient être liés aux modifications de quantités d’acides gras dans le cortex.

Source

Santos-Soto IJ, Chorna N, Carballeira NM, Vélez-Bartolomei JG, Méndez-Merced AT, Chornyy AP, Peña de Ortiz S. Voluntary running in young adult mice reduces anxiety-like behavior and increases the accumulation of bioactive lipids in the cerebral cortex. PLoS One. 2013 Dec 11;8(12):e81459. doi: 10.1371/journal.pone.0081459.

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