Les consommateurs ont réalisé qu’on leur faisait avaler depuis des décennies des pseudo-aliments ultra-transformés, ultra-chauffés, bourrés de sucres, de graisses toxiques (comme les acides gras trans), d’additifs suspects ou franchement dangereux, de produits de glycation avancés. Des aliments qui, étude après étude, sont associés à un risque accru de toutes les maladies chroniques imaginables, qu’il s’agisse des maladies cardiovasculaires, des cancers, des maladies neurodégénératives, de l’obésité, du diabète.
Alors les consommateurs disent « Stop », et le message adressé à l’industrie est violent. Le New York Times rapporte que les ventes de sodas ont baissé de 25% depuis 1998. Le jus d’orange, autrefois considéré comme un symbole de boisson saine a vu sa consommation par habitant baisser de 45% au cours de la même période. De plus en plus de consommateurs considèrent qu’il représente une autre manière d’avaler du sucre, sans les fibres du fruit (c’est ni plus ni moins le message que tient LaNutrition.fr depuis l’origine, au contraire des pouvoirs publics).
Les ventes de céréales du petit déjeuner ont baissé de 25% depuis 2000, et le chiffre d’affaires réalisé par McDonald’s dans chacun de ses points de vente est en chute libre depuis 3 ans, sans que la chaîne entrevoie le bout de la pente.
Ces mouvements de défiance ont été amplifiés par l’attrait pour l’alimentation « bio », mais aussi l’essor des régimes d’éviction comme le courant paléo ou les régimes sans gluten ni lactose, qui obligent le consommateur à scruter ce qu'il avale avec un regard de plus en plus critique et de plus en plus averti.
En surface, dans les médias, les industriels et leurs amis nutritionnistes raillent ces comportements. Mais au cœur des états-majors, c’est la panique. Car on ne sait plus comment récupérer les consommateurs évanouis. General Mills annonce qu’il va diminuer le nombre des ingrédients et des saveurs de ses céréales. Kraft a annoncé qu’il va éliminer les colorants artificiels de ses fromages (ils avaient quand même réussi l'exploit de fourrer des colorants dans du fromage !). Partout, on claironne l’arrêt des antibiotiques (Mc Donald’s pour ses poulets), le recul des additifs. Mais voilà : pris dans la panique, les sociétés multiplient les lancements hasardeux. General Mills lance des Cheerios (céréales) sans gluten, mais on vient de trouver du blé dans plusieurs de ces produits. Une plainte a été déposée. La même société vient de lancer d'autres Cheerios soi-disant riches en protéines : certes, il y en a un peu plus qu’avant, mais il y a aussi plus de sucre. Nouvelle plainte.
Pour Cheerios et des centaines de produits transformés, il est peut-être déjà trop tard, protéines en plus ou gluten en moins. Selon un sondage récent rapporté par le New York Times, plus de 40% des consommateurs américains âgés de 20 à 37 ans ne font pas confiance aux grandes sociétés de l’agro-business. Dans l’inconscient collectif, les aliments emballés sont de plus en plus associés à des produits sans intérêt nutritionnel, chargés d’ingrédients indésirables. L’industrie agro-alimentaire est victime d’années de mensonges et de propagande, tout comme l’industrie pharmaceutique paie les mêmes procédés par une désaffection des patients.
Nous ne voulons plus de m... dans nos assiettes, et le meilleur moyen de le faire savoir aux industriels et aux pouvoirs publics, c'est de continuer à se détourner massivement de ces faux aliments, assortis de promesses mensongères et d'ingrédients douteux. Retrouvons les plaisir des aliments simples, peu ou pas transformés, comme nous le conseillons avec bien d'autres depuis dix ans.