Rester assis trop longtemps n’est pas bon pour la santé ! Plusieurs études ont en effet montré que la position assise prolongée augmente le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Une nouvelle étude parue dans le journal Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention rapporte que les femmes qui restent assises trop longtemps ont un risque accru de développer certains cancers, indépendamment de l'activité physique qu'elles pratiquent.
« Au cours des dernières décennies le temps passé assis a augmenté » disent les auteurs de l’étude. « Il faut clairement distinguer le temps que l’on passe assis et le manque d’activité physique ». Les études montrent que rester assis trop longtemps a des conséquences sur la santé à long-terme, notamment en augmentant le risque cardiovasculaire et le risque de diabète de type 2. Selon les chercheurs, rester assis et être moins actif affecteraient la façon dont les composés chimiques issus du métabolisme régulent de nombreux systèmes dans le corps. Une étude récente a montré qu’en réduisant de 3 heures par jour le temps passé assis, l’espérance de vie augmenterait de 2 ans.
« Il est possible que le temps passé assis soit un facteur de risque de cancer en raison de son impact sur l’augmentation de l’adiposité et sur les dysfonctionnements métaboliques » écrivent les auteurs.
Selon les auteurs de l’étude, il est plus simple de réduire le temps passé assis durant les moments de loisirs. « Mais les études manquent concernant l’association entre le temps de loisirs passé assis et le risque de cancers spécifiques ».
Les chercheurs ont examiné les données concernant 69 260 hommes et 77 462 femmes appartenant à une étude menée sur le long-terme, l’American Cancer Society Cancer Prevention Study II Nutrition Survey. En 17 ans, de 1992 à 2009, 12 236 femmes et 18 555 hommes ont été diagnostiqués avec un cancer. Les chercheurs ont pris en compte plusieurs facteurs concernant les participants, comme l’indice de masse corporelle et le niveau d’activité physique. Le temps passé assis pendant le temps de loisirs (hors travail) a été déterminé.
Les femmes qui restent assises plus de 6 heures par jour ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein (risque augmenté de 10%), de l’ovaire (risque augmenté de 43%) ou du sang -myélome multiple- (risque augmenté de 65%) que les femmes qui restent assises moins de 3 heures.
« L’étude a aussi montré qu’en plus d’augmenter spécifiquement le risque de développer certains cancers, les femmes qui restent assises le plus longtemps pendant leurs périodes de loisirs ont un risque global de cancer plus élevé » expliquent les auteurs. Les femmes qui passent plus de 6 heures par jour assises ont un risque de cancer augmenté de 10% par rapport à celles qui restent assises moins de 3 heures.
Globalement, chez la plupart des hommes la position assise n’impacte pas le risque de cancer. Cependant, chez les hommes obèses, rester assis pendant plus de 6 heures par jour augmente de 11% le risque de cancer par rapport aux hommes obèses qui restent assis moins de 3 heures.
Toutes ces associations entre le temps passé assis et le risque de cancer sont indépendantes de l’activité physique pratiquée.
Dans une étude précédente, les mêmes chercheurs avaient montré que les femmes qui restaient assises 6 heures ou plus par jour avait 37% de risque en plus de décéder pendant les 13 ans de suivi que celles qui restaient assises moins de 3 heures par jour. Pour les hommes, le risque de décéder sur la même période était augmenté de 17% pour ceux qui restaient assis 6 heures ou plus par jour.
« Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’association positive entre le temps passé assis et le taux de mortalité toutes causes plus élevé » explique le Dr Patel, auteur de l’étude. « Rester assis de manière prolongée, indépendamment de toute activité physique, a des conséquences métaboliques importantes et pourrait influencer différents facteurs tels que les triglycérides, la glycémie à jeûn, le cholestérol, la pression artérielle au repos et la leptine, qui sont des biomarqueurs de l’obésité, des maladies cardiovasculaires et d’autres maladies chroniques ».
Source
Patel AV, Hildebrand JS, Campbell PT, Teras LR, Craft LL, McCullough ML, Gapstur SM. Leisure-time spent sitting and site-specific cancer incidence in a large US cohort. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2015 Jun 30. pii: cebp.0237.2015. [Epub ahead of print]