Thé noir et agrumes protègeraient du cancer de l’ovaire

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 04/11/2014 Mis à jour le 10/03/2017
La consommation de thé noir et d’agrumes (fruits et jus) pourrait diminuer le risque de cancer de l’ovaire. Des résultats qui pourraient justifier quelques changements simples dans les habitudes alimentaires

Le cancer de l’ovaire est « silencieux », lorsque le diagnostic survient, il est déjà souvent à un stade avancé. Trouver des facteurs modifiables qui influencent le risque pourrait aider à la prévention de ce type de cancer. Il semblerait que l’alimentation puisse aider les femmes à s’en protéger. En effet, une nouvelle étude parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition rapporte que les femmes qui consomment des aliments contenant des flavonols et des flavanones (deux sous-classes des flavonoïdes) diminuent  leur risque de développer un cancer épithélial de l’ovaire.

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Le cancer ovarien touche près de 6500 femmes au Royaume-Uni chaque année et 20 000 aux Etats-Unis. En France, en 2012 plus de 4500 femmes ont été diagnostiquées. Le taux de mortalité associé à ce type de cancer est élevé et il existe peu de facteurs de risque sur lesquels il est possible d’intervenir, mis à part peut-être la consommation de produits laitiers qui dans plusieurs études a été associée à un risque de cancer plus élevé. Certaines études ont suggéré qu’une alimentation riche en fruits et légumes pourraient diminuer le risque mais d’autres études ont par la suite donné des résultats contradictoires.

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Les flavonoïdes ont la capacité de réguler les voies de signalisation cellulaire, d’intervenir dans les réactions d’inflammation liées au cancer et de réguler des cofacteurs épigénétiques. Les flavonoïdes auraient un effet chimio-préventif, laissant penser aux auteurs de l’étude qu’ils pourraient jouer un rôle dans la prévention du cancer de l’ovaire.

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Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires de 171 940 femmes- appartenant à la Nurses’ Health Study et la Nurses’ Health Study II - âgées de 25 à 55 ans, pendant 3 décennies. Ils ont étudié l’association entre la consommation totale de flavonoïdes mais également des sous-classes de flavonoïdes (flavanones, flavonols, flavanols, anthocyanes, flavones et polymères) avec le risque de cancer ovarien. La consommation alimentaire de ces composés a été évaluée grâce à des questionnaires alimentaires complétés tous les 4 ans.

Durant le suivi, 723 cas de cancer ovarien ont été enregistrés. Aucune association significative entre la consommation de flavonoïdes totaux et le risque de cancer de l’ovaire n’a été mise en évidence. Par contre, les résultats montrent que les femmes qui consomment le plus d’aliments riches en flavonols (thé noir, oignons, vin rouge, pommes et raisins) et en flavanones (agrumes, jus d’orange) ont moins de risque de développer un cancer de l’ovaire que celles qui en consommentle moins.

« C’est la première étude à grande échelle montrant l’association entre la consommation alimentaire de certains flavonoïdes et la diminution du risque de cancer ovarien » dit Aedin Cassidy, qui a dirigé l’étude.

Les principales sources de ces composés sont le thé noir et les agrumes qui peuvent être facilement introduits dans l’alimentation, ce qui suggère que de simples changements dans les habitudes alimentaires pourraient avoir un impact sur la diminution du risque de cancer ovarien. Par exemple, la consommation de deux tasses de thé noir par jour est associée à une diminution du risque de 31%.

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Source

A. Cassidy, T. Huang, M. S. Rice, E. B. Rimm, S. S. Tworoger. Intake of dietary flavonoids and risk of epithelial ovarian cancer. American Journal of Clinical Nutrition, 2014; 100 (5): 1344 DOI: 10.3945/%u200Bajcn.114.088708

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