Polyarthrite rhumatoïde : comment utiliser la vitamine D

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 27/11/2017 Mis à jour le 01/12/2017
Actualité

La vitamine D aiderait à prévenir la polyarthrite rhumatoïde mais trouverait ses limites une fois la maladie installée.

Pourquoi c'est important

Si la vitamine D semble efficace pour prévenir l’inflammation, elle le serait moins une fois que la maladie inflammatoire est installée. D’après les chercheurs qui publient ces travaux dans Journal of Autoimmunity, la polyarthrite rhumatoïde conduit à une insensibilité à la vitamine D nécessitant des doses importantes ou d’autres stratégies médicales.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune conduisant à des inflammations douloureuses au niveau des articulations. Lorsqu’elle évolue, la maladie conduit à la destruction du cartilage et à des déformations.

Ici, les chercheurs ont étudié des échantillons de sang et du fluide synovial provenant des articulations enflammées de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. C’est ainsi que les chercheurs ont relevé une baisse de la sensibilité à la vitamine D dans les articulations malades, comme l’explique dans un communiqué Martin Hewison, professeur à l’université de Birmingham : « Par rapport au sang des mêmes patients, les cellules immunitaires articulaires enflammées étaient beaucoup moins sensibles à la vitamine D active. »

La vitamine D est bénéfique à la santé osseuse, mais elle joue aussi un rôle dans l’immunité. En particulier, la vitamine D limite l’inflammation dans des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde. Elle agit directement sur les lymphocytes T, inhibe leur prolifération et limite la production de cytokines pro-inflammatoires.

En pratique

En prévention, il faudrait viser un taux sanguin de 30 ng/mL au moins, donc supplémenter le cas échéant. Les patients qui souffrent de polyarthrite rhumatoïde ont souvent un déficit en vitamine D et reçoivent alors des compléments. Si la vitamine D doit être utilisée chez ces patients, les médecins devraient leur prescrire des doses bien plus élevées que celles qui sont habituellement employées (avec un risque d'effets indésirables), ou trouver des moyens de contourner l'insensibilité. Dans une étude récente, on a pu obtenir une diminution des symptômes d'un groupe particulièrement affecté par la maladie avec des doses de 60000 UI de vitamine D par semaine pendant six semaines, puis 60000 UI par mois pendant 3 mois. Alternativement, plusieurs mesures peuvent être prises pour limiter l'inflammation et dans certains cas inverser la maladie : lire nos conseils. Consultez votre médecin dans tous les cas.

3 livres à lire si vous souffrez de polyarthrite rhumatoïde :

 

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