La dépression serait une maladie liée à un état inflammatoire. L'alimentation joue un rôle important.

La recherche récente a identifié régime, aliments et compléments alimentaires pouvant aider à soulager la polyarthrite rhumatoïde.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux articulations. Douloureuse, elle conduit à des inflammations, des dommages au cartilage et des déformations articulaires. Cette maladie touche plus souvent des femmes. En parallèle aux traitements, des modifications dans l’alimentation peuvent apporter des bénéfices.
Les pistes que nous présentons ci-dessous ne reposent pas encore sur des preuves scientifiques incontestables, mais peuvent être testées après discussion avec votre médecin traitant ou un professionnel de santé. N'interrompez pas un traitement médical sans l'accord de votre médecin, et sachez qu'il existe des contre-indications à la prise de certains compléments alimentaires.
Selon le régime mis au point par le Pr Jean Seignalet, de la faculté de médecine de Montpellier, il faudrait éliminer les aliments contenant du gluten et ceux à base de lait pour contrôler les maladies auto-immunes. Jean Seignalet rapporte les cas de 297 patients traités par ce régime, avec 52 échecs seulement. D'autres études d'intervention ont rapporté des résultats favorables, mais les données cliniques sont encore peu nombreuses. Une étude de 2021 indique qu'un régime excluant viande, gluten et produits laitiers améliore l'inflammation chez des patients, par ailleurs recevant un traitement.
On sait aujourd'hui que le gluten favorise la perméabilité intestinale, un facteur clé dans le déclenchement des maladies auto-immunes et les chercheurs sont de plus en plus nombreux à penser que la polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui "commence dans l'intestin".
On trouve du gluten dans les variétés de blé (blé dur, épeautre, kamut) ; l'orge ; le seigle ; les hybrides de ces céréales (par exemple, le triticale, issu du croisement entre le blé et le seigle). Lorsqu'on suit un régime sans gluten, il ne faut donc pas consommer de pain, pâtes, biscuits, viennoiseries, pâtisseries, céréales pour petit-déjeuner ; aliments panés, enfarinés ou enrobés de pâte à frire ; pains de viande et de poisson contenant de la farine ou de la chapelure ; soupes en conserve ou en sachet, desserts et sauces liés avec de la farine de blé (béchamel ; "roux" ; crème pâtissière, anglaise ou de champignons ; sauces soja et tamari ; etc.) ; bières ; seitan.
Le lait renferme des protéines aux propriétés antigéniques, en particulier les caséines, pouvant déclencher des réactions d'auto-immunité dans certaines conditions (irritation, infection ou inflammation de la muqueuse intestinale). Un régime alimentaire excluant les produits laitiers pourrait donc être essayé.
Les probiotiques, inversement, pourraient aussi avoir un rôle à jouer dans l'évolution de la maladie.
Lire le témoignage de Jacqueline Lagacé : "Mes mains et mon genou sont rétablis à 100 %"
Les études portant sur les suppléments de vitamine D3 en traitement des maladies auto-immunes ont donné des résultats prometteurs chez l'animal, moins constants chez l'homme. Pour une discussion détaillée des effets de la vitamine D3, lire cet article.
L'huile d'olive extra-vierge possède des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices qui pourraient être mises à profit dans la polyarthrite rhumatoïde. Des études d'intervention chez l'homme sont cependant nécessaires.
Lire : Un anti-inflammatoire naturel, l'huile d'olive
Des chercheurs ont montré dans un modèle animal qu’un composé du thé vert peut bloquer la maladie. « Les médicaments existants pour la polyarthrite rhumatoïde sont coûteux, immunosuppresseurs et parfois impropres à une utilisation à long terme », explique Salah-Uddin Ahmed, chercheur qui a travaillé à ce projet. C’est pourquoi son équipe a testé une molécule présente dans le thé vert, l’EGCG (gallate d'épigallocatéchine), pour ses propriétés anti-inflammatoires.
Dans un modèle animal pour la polyarthrite rhumatoïde, les chercheurs ont observé que le gonflement des chevilles des animaux qui ont reçu de l’EGCG pendant 10 jours était réduit de manière remarquable. L’EGCG cible TAK1 - une protéine de signalisation impliquée dans l'inflammation et la destruction des tissus dans la polyarthrite rhumatoïde. Ces résultats suggèrent qu’il serait intéressant dans la polyarthrite rhumatoïde de consommer régulièrement du thé vert ou de l’EGCG. Là encore, des études d'intervention chez l'homme sont nécessaires.
Un essai clinique randomisé et contrôlé contre placebo, publié en 2021, suggère que des suppléments d'oméga-3 (1 g/jour) ont une place dans la résolution des troubles liés à l'auto-immunité. Lire le compte-rendu de cette étude ici.
Dans une étude australienne, les chercheurs se sont intéressés aux effets de l’huile de poisson dans la maladie aux stades précoces. L’huile de poisson contient des acides gras oméga-3 : l’acide eicosapentanoïque ou EPA, et l’acide docosahéxaénoïque ou DHA, qui suppriment la synthèse de molécules inflammatoires, d’où l’idée de les tester dans le cadre de la polyarthrite rhumatoïde. D’ailleurs, il a été montré que les femmes qui consommaient beaucoup de poisson avaient un risque réduit de développer la maladie.
Lire : Moins de polyarthrite rhumatoïde chez les consommatrices de poisson
Des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde ont été partagés en deux groupes : le groupe « huile de poisson » a reçu 5,5 g par jour d’EPA + DHA et le groupe témoin 0,4 g par jour. Tous commençaient en parallèle une trithérapie avec méthotrexate, sulphasalasine et hydroxychloroquine. Les doses des médicaments de la trithérapie ont évolué en fonction de la réaction des patients. En cas d’échec de la trithérapie, les patients recevaient du léflunomide.
Au bout d’un an, 10,5 % des patients du groupe « huile de poisson » et 32,1 % des patients témoins avaient commencé le léflunomide, ce qui est un signe de l’échec de la trithérapie. Le taux de rémission était deux fois plus important dans le groupe qui prenait le plus d’oméga-3. Par conséquent, la complémentation en oméga-3 ralentirait la progression de la polyarthrite rhumatoïde, permettrait d’augmenter les taux de rémission et de limiter l’usage des médicaments.
Le curcuma ou Curcuma longa, est connu traditionnellement pour ses propriétés anti-inflammatoires, attribuées à la curcumine, principal principe actif. Pour tester son efficacité contre les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde, 45 patients ont été divisés en 3 groupes. Ils ont reçu deux fois par jour, soit 500 mg d'un complément de curcumine, soit 500 mg d'un complément alimentaire de curcuma et 50 mg de diclofénac (voltaréne) soit 50 mg de diclofénac seul. Le complément alimentaire utilisé était une formulation particulière destinée à améliorer l'absorption du curcuma par l'organisme, qui est très faible naturellement. Il s'agit ici d'un extrait de curcuma micronisé (une poudre extrêmement fine) mélangé dans une huile essentielle de curcuma.
Pendant huit semaines les patients ont été suivis et leurs symptômes ont été évalués à l'aide des questionnaires standards utilisés pour cette maladie et des prises de sang. Les résultats montrent alors que, même si tous les patients ont vu leurs symptômes diminuer, c'est le groupe qui a pris du curcuma seul qui a vu la plus grande amélioration et sans aucun effet secondaire. D'autres études sont nécessaires pour confirmer ces premiers résultats.
La cannelle (Cinnamomum verum) possède des propriétés anti-inflammatoires, qui ont été démontrées aussi bien expérimentalement que dans des essais cliniques. Une étude contre placebo a trouvé qu’en prenant chaque jour 4 capsules de 500 mg de cannelle en poudre, des femmes qui souffraient de polyarthrite rhumatoïde ont vu leurs symptômes s’améliorer significativement.
Témoignage : Comment j'ai "guéri" de la polyarthrite (mains, genoux) grâce à l'alimentation
Jacqueline Lagacé est une scientifique québecoise, spécialiste de microbiologie et immunologie. Elle a dirigé un laboratoire de recherche à la faculté de médecine de l'Université de Montréal pendant 17 ans, tout en enseignant dans ces deux disciplines. Elle a pris sa retraite en 2004, à la suite de problèmes de santé. En 2006, la polyarthrite rhumatoïde lui avait fait perdre l'usage de ses deux mains et elle souffrait terriblement. Après l'échec des traitements classiques, elle décide d'essayer le régime hypotoxique du Pr Seignalet, et elle exclut les aliments contenant du gluten et les produits laitiers de son alimentation. Elle obtient des résultats qui dépassent ses attentes : les douleurs diminuent, ses mains et ses genoux se rétablissent. Elle raconte son témoignage dans un livre : Comment j’ai vaincu la douleur et l'inflammation chronique par l'alimentation.
Le régime ne guérit pas, il met fin aux symptômes et permet de maîtriser la maladie tant qu'on le suit. On parle de rémission, pas de guérison.
Même si les preuves scientifiques manquent pour démontrer l'efficacité de ces traitements naturels, il est possible de les essayer en complément d'une hygiène de vie indispensable pour soulager la polyarthrite rhumatoïde.
L’harpagophytum (Harpagophytum procumbens), ou griffe du diable, est une plante originaire du sud-est de l’Afrique traditionnellement utilisée pour soulager les douleurs articulaires et lombaires, notamment dans l'arthrose. Ses propriétés anti-inflammatoires sont dues aux harpagosides qu’elle contient et permettraient de soulager également les maladies rhumatismales chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde mais les preuves scientifiques manquent pour démontrer une efficacité claire. Une étude menée sur 259 personnes souffrant de troubles rhumatismaux a montré qu'une supplémentation d'harpagophytum pendant 8 semaines permettait de réduire la douleur et la raideur des articulations et d'améliorer la qualité de vie. Il vaut mieux prendre l'harpagophytum sous forme d'extrait sec qui contient plus de principes actifs qu'une tisane. Après en avoir parlé à votre médecin, vous pouvez prendre de l'harpagophytum sous forme de tubercule sec ou poudre sèche de racine à raison de 100 à 250 mg trois fois par jour.
Si beaucoup de patients se tournent vers l'homéopathie, comme l'Apis Mellifica par exemple, pour soulager leur polyarthrite rhumatoïde, les études menées jusqu'ici n'ont pas montré l'efficacité de cette médecine alternative. Certains sont même arrivés à la conclusion que la consultation avec un homéopathe soulageait plus la douleur de la polyarthrite que les "médicaments" homéopathiques. Mais il n'y a aucun risque à essayer...
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