Le cerveau fonctionne différemment sous hypnose

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 29/03/2021 Mis à jour le 30/03/2021
Actualité

L’état hypnotique modifie la façon dont le cerveau traite l’information, selon une étude finlandaise.

Pourquoi c’est important

L’hypnose est un état de conscience modifié induit par un thérapeute. Elle est utilisée pour aider l’individu à changer des comportements : arrêter de fumer,  maigrir, mieux dormir, réduire son stress… Elle a pour avantage de ne pas avoir d’effets secondaires.

L’hypnose est aussi parfois proposée à l'hôpital en complément d’une anesthésie et peut avoir pour objectif de réduire la douleur. En 2015, un rapport de l’Inserm a souligné l’intérêt de l’hypnose pour soulager le syndrome de l’intestin irritable. L’hypnose agit en modifiant l’activité du cerveau. Mais de quelle manière ?

L’étude

Des chercheurs de l’université de Turku (Finlande) ont travaillé sur le cas d'une femme de 51 ans qui réagissait bien à l’hypnose. Pendant l’expérience, la participante était assise, les yeux fermés et l’hypnose était induite avec un seul mot. Cette femme hautement hypnotisable avait déjà participé à d’autres recherches scientifiques car elle est considérée comme un « virtuose hypnotique ». Elle est capable d'avoir des hallucinations visuelles ou auditives pendant l’hypnose.

Les chercheurs ont étudié la réponse électrophysiologique de la participante après une stimulation magnétique trans-crânienne, sous hypnose et dans un état normal d’éveil. Cette technique a déjà été utilisée dans d'autres travaux pour explorer les différents états de conscience, comme le coma, le sommeil et l’anesthésie.  Elle permet de faire la distinction entre un état du cerveau « conscient » ou « inconscient ».

Les résultats, publiés dans la revue Neuroscience of Consciousness, indiquent que le cerveau ne fonctionne pas de la même manière en état d’éveil et en hypnose.

Lorsque nous sommes totalement éveillés, le cerveau échange les informations entre différentes aires cérébrales, afin de répondre à des stimuli. Mais pendant l’état hypnotique, les différentes régions du cerveau travaillent de manière plus indépendante, sans échanger autant d’informations.

C’est ce qu’explique Henry Railo, un des auteurs de ces travaux : « dans un état de veille normal, différentes régions du cerveau partagent des informations entre elles, mais pendant l'hypnose, ce processus est en quelque sorte fracturé et les différentes régions du cerveau ne sont plus synchronisées de la même manière. »

L’activité du cerveau reste soutenue sous hypnose mais il n’y a pas d’activité forte et cohérente dans les cortex frontopariétaux.

Comme l'étude ne portait que sur une seule participante, il faudrait que ces résultats soient confirmés chez d’autres personnes.

En pratique

Il existe plusieurs types d’hypnoses : ericksonienne, traditionnelle, humaniste, auto-hypnose… En France, la pratique de l’hypnose n’est pas réglementée. Les hypnothérapeutes peuvent être issus du monde médical, ou pas. Des formations à l’hypnose sont proposées à l’université mais aussi dans des organismes privés.

L’hypnose est déconseillée en cas de trouble psychotique. Elle peut aider à surmonter une étape difficile de la vie (deuil, stress post-traumatique…), en complément d'une psychothérapie.

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