Les experts américains déconseillent le dépistage du cancer de la prostate par PSA

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 03/04/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Les bénéfices du dépistage sont très minces par rapport aux inconvénients.

De très nombreux médecins prescrivent à leurs patients hommes, à partir de 40 ans, un dosage de l’antigène spécifique de la prostate ou PSA, dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate – et ce, même en l’absence de symptômes.

Le groupe d’experts de l’United States Preventive Services Task Force, une organisation créée en 1984 sous l’égide du ministère de la santé, pour formuler des recommandations de santé publique aux Américains, vient dans un avis, de conseiller aux patients comme aux médecins de ne pas pratiquer ce dépistage, parce que les bénéfices potentiels de ce test ne sont pas supérieurs à ses inconvénients.

Ce point de vue était déjà celui de LaNutrition.fr en janvier 2012.

Lire : Non aux traitements inutiles et invalidants

Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme. Un test sanguin qui mesure le niveau d’antigène spécifique de la prostate ou PSA peut détecter un cancer avant que des symptômes apparaissent. Si le PSA est élevé, le médecin peut demander une biopsie.

La plupart des cancers se développent très lentement, et les hommes qui en sont atteints meurent le plus souvent d’une autre cause. A l’heure actuelle, il est impossible de dire avec certitude quels cancers sont agressifs, et quels autres ne menacent pas le patient. Or le dépistage place les hommes peut générer un stress inutile, et des traitements tout aussi inutiles qu’ils soient chirurgicaux, hormonaux ou de radiothérapie, sans parler des complications et effets secondaires (troubles sexuels, incontinence et parfois même décès).

Pour aller plus loin, lire :Touche pas à ma prostate Dr Mark Scholz et Ralph H. Blum

.

Lire : Les opérations inutiles de la prostate sont une tragédie

Les experts de l’USPTF, après avoir analysé l’ensemble des données disponibles, ont conclu que le dépistage par PSA prévient zéro à un décès pour 1000 hommes dépistés. Aucune étude ne trouve de bénéfice sur la mortalité totale.

Les experts américains reconnaissent cependant que des hommes puissent demander un tel dépistage, et que des médecins puissent le proposer. La décision de mesurer le PSA, disent-ils, doit être réfléchie ; le patient dit être informé des bénéfices et des risques potentiels qu’elle peut entraîner.

A noter que le PSA peut aussi s’élever en l’absence de tumeur, par exemple, dans les prostatites.

Ces recommandations ne concernent pas les patients ayant eu un diagnostic de cancer ou ayant été traités pour un cancer.

Les causes du cancer de la prostate sont mal connues, et probablement multiples. Sur le plan alimentaire, la consommation élevée de produits laitiers (au niveau des recommandations officielles, soit 3 à 4 par jour), a été mise en cause dans de très nombreuses études.

Lire : le lait est toxique pour la prostate.

Les aliments glycémiants seraient aussi en cause.

Lire : Comment le sucre et les féculents donnent le cancer

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