Nos ancêtres n’étaient pas des buveurs de lait

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/02/2007 Mis à jour le 21/11/2017
La première preuve directe que les Européens originels ne pouvaient pas digérer le lait vient d’être mise à jour sur de l’ADN extrait de fossiles datant de 5000 ans avant notre ère.

Les premiers hommes qui ont peuplé l’Europe ne consommaient pas de lait. C’est ce que révèle l’analyse ADN d’ossements datant du néolithique qui montre que le gène commandant notre capacité à digérer le lait était absent. Cependant, cette aptitude est apparue et a évolué très rapidement puisqu’aujourd’hui quatre vingt dix pour cent de la population de l’Europe du Nord la possède, de même que certains africains et orientaux.

Selon certains chercheurs la possibilité de boire du lait aurait pu constituer un trait évolutif profitable chez les européens dans un passé récent, mais cette hypothèse est contestée. Les défenseurs de cette hypothèse font valoir que le lait possède des qualités nourrissantes et qu'il ne contient pas de parasites, à la différence de l'eau de ruisseau. En réalité, le lait non stérilisé peut transmettre des maladies et il était considéré avec méfiance dans le passé.

Cette étude défie la théorie supposant que certains groupes d'Européens pouvaient digérer le lait et que cette capacité innée à conduit les peuplades préhistoriques à poursuivre l’industrie laitière. C’est au contraire la consommation de lait qui a entrainé cette adaptation. Des études récentes suggèrent que les personnes qui ont acquis la capacité génétique de tolérer les laitages ont un risque plus important de surpoids.


La possibilité de digérer le lait, ou plus exactement le lactose contenu dans le lait, est le fait d’une enzyme permettant la dissociation du lactose en galactose et en glucose, elle est appelée lactase. Elle est secrétée par tous, durant l'enfance. Mais chez la majorité des habitants de la planète (75%), la production se tarit à l'âge adulte, ne permettant pas la digestion du lait, comme c'est d'ailleurs le cas chez tous les mammifères.

Joachim Burger « Absence of the lactase-persistence-associated allele in early Neolithic » Proceedings of the National Academy of Sciences’ between 26 February and 2 March

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