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Cette étude américaine fait assurément des vagues et suscite des critiques (lire plus loin) qui doivent conduire à interpréter ses résultats avec prudence.
Elle a été supervisée par le Dr Valter Longo, professeur de biogérontologie à l’Université de Californie du Sud (Los Angeles). Elle portait sur un échantillon de 6381 adultes américains de plus de 50 ans issus de la cohorte NHANES III, avec un âge moyen de 65 ans. Il s'agit donc d'une petite étude d'observation ne pouvant, par définition, décrire qu'une association, pas un lien de cause à effet. Elle est doublée d'une étude chez la souris qui observe les effets des protéines sur les tumeurs.
Chez les 6381 adultes, non seulement la consommation excessive de protéines est liée à une augmentation spectaculaire de la mortalité par cancer, mais les gens d'âge moyen qui mangent beaucoup de protéines provenant de sources animales - comme la viande, le lait et le fromage - ont également un risque accru de décès précoce, révèle l'étude publiée dans la revue Cell Metabolism. Au cours de la période de l’étude, les amateurs de protéines avaient 74 pour cent de risque de décès toute cause en plus que les personnes qui en mangeaient le moins. Ils avaient également un risque plus élevé de mourir du diabète.
Les protéines, notamment laitières, modulent le niveau d’un facteur de croissance appelé IGF-I, qui aide le corps à grandir, mais qui a été lié à un risque accru de cancer (sein, prostate, cancers digestifs) dans certaines études. L’IGF-1 est une protéine qui favorise la division cellulaire. Elle est importante pour la croissance et le développement des jeunes enfants et les adolescents. Cependant, elle peut aussi accélérer le développement de cancers latents et empêcher les défenses cellulaires de supprimer des cellules précancéreuses. Selon plusieurs travaux, un régime riche en laitages ou en viande peut booster de 10 à 15% les taux d’IGF-1, ce qui est en théorie suffisant pour perturber les défenses contre le cancer. Cependant l'IGF-1 peut avoir des effets intéressants sur la masse musculaire.
Dans l’étude américaine, les chercheurs rapportent que les protéines d'origine végétale ne semblent pas avoir les mêmes effets sur la mortalité que les protéines d'origine animale. Les taux de cancer et la mortalité ne semblent pas être affectés par le niveau de glucides ou de matières grasses, ce qui leur fait conclure que les protéines animales sont les principales coupables.
Les chercheurs ont défini pour leur étude des seuils de consommation : 20 pour cent et plus des calories provenant des protéines (animales et végétales) caractérisent selon leurs critères un régime riche en protéines. Un régime «modéré» comprend 10 à 19 pour cent de calories provenant des protéines, et un régime pauvre en protéines comprend moins de 10 pour cent de protéines.
Chez les adultes de plus de 50 ans de l'étude, l'apport moyen en protéines était d'environ 16 pour cent du total des calories quotidiennes, avec environ deux-tiers de protéines animales.
Pour une partie de l'échantillon - 2253 personnes - les niveaux d’IGF-I ont été mesurés directement. Les résultats montrent que pour chaque élévation de 10 ng/ml du taux d'IGF-I, les personnes qui ont un régime riche en protéines voient leur risque de décès par cancer augmenter de 9 pour cent par rapport à ceux qui ont un régime pauvre en protéines.
Les chercheurs ont conduit aussi des études chez la souris : dans un travail portant sur les tumeurs et leur progression, ils ont montré qu’il y a moins de cancer et des tumeurs de taille plus réduite lorsque les rongeurs mangent peu de protéines, par rapport à ceux qui en mangent le plus.
D’autres travaux plus anciens conduits par T. Colin Campbell, l'auteur du Rapport Campbell (The China Study) avaient montré que les protéines des laitages, caséine en particulier, accélèrent la croissance des tumeurs chez l’animal.
Le niveau optimal de protéines que l’on devrait consommer est controversé. Ce qui est bon à un certain âge, disent les chercheurs de USC, peut être dommageable à un autre âge. Les taux d'IGF-I chutent après 65 ans, conduisant à une fonte musculaire et à une plus grande fragilité. Selon cette étude, alors qu’un apport élevé en protéines à l'âge mûr semble dangereux, il est protecteur pour les personnes plus âgées : les personnes de plus de 65 ans qui ont suivi un régime à haute valeur protéique étaient moins sensibles aux maladies.
Comme en écho, une étude parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition vient de conclure que des femmes âgées de 60 à 90 ans qui suivent un régime riche en viandes voient leur masse musculaire augmenter de 18% par rapport à celles qui suivent un régime habituel. Les deux groupes pratiquaient en parallèle la musculation.
Il faut probablement prendre les résultats de toutes ces études avec prudence. Les résultats des 2 études USC sont critiqués par d’autres chercheurs et analystes. Il est entre autres reproché à l’étude épidémiologique de porter sur un échantillon très réduit, de s'appuyer sur un seul questionnaire alimentaire et non un suivi de l'alimentation, de n’avoir pas tenu compte d’autres facteurs de biais dans le mode de vie, de ne trouver d’effets délétères des laitages et viande qu’au prix d’une division arbitraire de la cohorte entre les moins de 65 ans et plus de 65 ans, les résultats bruts ne montrant pas d’association entre mortalité et consommation de protéines. Par ailleurs les modes de cuisson ont pu jouer un rôle (les cuissons à haute température génèrent des composés indésirables).
Parmi les conflits d'intérêt potentiels : le Dr Longo, principal auteur de l'étude USC est aussi le fondateur de la société Nutra,Inc qui commercialise des produits hypotoxiques à base de plantes et de protéines végétales. Quant à l’étude sur les femmes et la viande, elle a été financée par les éleveurs australiens, ce qui a pu influencer les résultats.
Rappel des recommandations de LaNutrition.fr : zéro à quatre portions de viande par semaine; zéro à une, voire deux portions de laitages par jour. Concernant les protéines, LaNutrition.fr conseille de veiller à consommer suffisamment de protéines végétales même si on n'est pas végétarien.
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