Plusieurs études récentes ont trouvé un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de développer des maladies du foie, comme la NASH.

Dans une revue de la littérature publiée par le Lancet le 11 décembre, l’épidémiologiste Philippe Autier et ses collaborateurs de l'International Prevention Research Institute (Lyon) se penchent sur l’intérêt potentiel de la vitamine D à partir de deux types de preuves : 290 études d’observation (qui permettent d’établir une association entre le statut en vitamine D et l’état de santé) et 172 études d’intervention (dans lesquelles on a donné un supplément de vitamine D pour connaître ses effets sur la santé).
Les 290 études d’observation retenues par Autier suggèrent que les personnes qui ont des taux sanguins de vitamine D élevés sont en meilleure santé que celles qui ont des taux bas. Par exemple, elles avaient un risque plus faible de maladie cardiovasculaire (jusqu’à -58%), de diabète (jusqu’à moins 38%), de cancer colorectal (jusqu’à -33%), et surtout de mortalité (jusqu’à -29%). De plus, un taux de vitamine D bas était associé à des troubles cognitifs, des troubles de l’humeur et un risque accru de maladies infectieuses.
Cependant, lorsqu’ils examinent les résultats des essais d’intervention randomisés, les auteurs de ce travail concluent que les suppléments de vitamine D ne diminuent pas le risque de maladies, y compris lorsque les taux sanguins de départ témoignent d’un déficit (moins de 20 ng/mL).
Comme les études d’intervention ne semblent pas confirmer les résultats des études d’observation, les auteurs pensent que si un déficit en vitamine D est associé à un mauvais état de santé dans les études d’observation, ce n’est pas parce que le manque de vitamine D nuit à la santé, mais parce que ces études comportent des effets confondants ou en vertu d’un lien de causalité inverse.
Voici un exemple (tout à fait théorique) d’effet confondant : l’obésité est associée à un risque plus élevé de maladies, mais aussi à un taux plus bas de vitamine D. Dans ce cas, la maladie X ne serait pas due à un taux de vitamine D bas mais à l’obésité elle-même.
Un exemple de causalité inverse : une personne à la santé médiocre ne sort plus beaucoup de chez elle ; son taux de vitamine D baisse. Un peu plus tard, elle tombe malade. Dans ce cas, l’association entre le taux de vitamine D et la maladie n’est pas causale : c’est au contraire parce que l’état de santé de cette personne s’est dégradé que son taux de vitamine D était bas.
Pour Autier et coll., « les processus inflammatoires impliqués dans l’apparition et le cours clinique des maladies réduiraient le niveau de vitamine D, ce qui expliquerait pourquoi un mauvais statut en vitamine D est rapporté dans de nombreux troubles. »
Dans un éditorial accompagnant l'article, le Lancet envisage du coup qu'avec la vitamine D, on ait pu "courir après un mythe".
La principale difficulté vient du fait que dans les études d’intervention conduites jusqu’ici, les doses de vitamine D administrées étaient faibles (autour de 400 UI/j). Par exemple, la plus grande étude d’intervention à ce jour était l’étude WHI, et elle pèse bien sûr lourd dans le diagnostic. Or dans cette étude, la dose de vitamine D était typiquement de 400 UI par jour (et pour ajouter à ce biais, près de 60% des participantes ont admis qu’elles n’avaient pas pris les suppléments comme il le leur était demandé). Par comparaison, l’Institut de médecine des Etats-Unis considère (pourtant de manière très conservatrice) qu’il faut se procurer 600 UI par jour, et la plupart des chercheurs du domaine s’accordent pour dire qu’en cas de déficit il faut administrer au moins 2000 UI par jour.
De plus, le type de vitamine D utilisé était hétérogène avec parfois de l’ergocalciférol (D2), parfois du cholécalciférol (D3), deux formes de vitamine D qui n’ont pas les mêmes effets à terme.
Donc avec les études d’intervention publiées jusqu’ici, peu nombreuses, portant sur un nombre limité de personnes, avec des doses insuffisantes, on n’a qu’une vision tronquée de ce que la vitamine D peut réellement offrir comme bénéfices.
On en saura plus avec les résultats à venir des 3 grandes études en cours VITAL, FIND et VIDAL (voir tableau).
Etudes d'intervention en cours
Nom | Lieu | Participants | Quantité de vitamine D | Porte sur | Résultats prévus en |
VITAL | USA | 20 000 | 2 000 UI/j | Cancer et maladies cardiovasculaires | 2017 |
FIND | Finlande | 18 000 | 1600 UI ou 3200 UI/j | Cancer, maladies cardiovasculaires, diabète | 2020 |
VIDAL | Royaume-Uni | 20 000 | 60 000 UI/mois | Longévité | 2020
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Mais même si la vitamine D ne produit au final que dix pour cent des bénéfices suggérés par les études d’observation, ce sera pour beaucoup d’entre nous suffisamment motivant pour éviter de se trouver en déficit.
Pour cela, quand on ne réside pas sous les Tropiques comme nos ancêtres, il faut se mettre raisonnablement au soleil aux beaux jours et prendre de la vitamine D3 en hiver. Rappelons aussi que la vitamine D n’est qu’un élément concourant à la bonne santé. Celle-ci est un tout, et il est probablement illusoire d’attendre d’un supplément de vitamine D qu’il prévienne à lui seul des maladies de civilisation chez des personnes qui ont une hygiène de vie médiocre.
Il faut enfin noter, à titre accessoire, que l’organisation à laquelle appartiennent les auteurs de cet article du Lancet est soutenue financièrement par une longue liste de laboratoires pharmaceutiques.
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