No Plastic Challenge : agir pour moins de plastique

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 04/06/2018 Mis à jour le 07/06/2018
Actualité

Du 5 au 14 juin (et même après), dites adieu à votre (sur)consommation de plastique. L’association No Plastic In My Sea (« Pas de plastique dans mon océan ») lance le No Plastic Challenge à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement et celle de l’océan. 

L’ensemble du plastique émis jusqu’à présent par l’homme pourrait servir à emballer la planète entière sous cellophane. Selon certaines estimations, si rien ne bouge d’ici 2030, Il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons.

Une bonne occasion de s’informer ou d’approfondir ses connaissances sur la problématique des déchets et − pourquoi pas ? − de s’initier ou se perfectionner dans la gestion de nos déchets plastiques et généraux

Les déchets, un problème global

Nous sommes passés de 2 millions de tonnes de plastiques produits par an à … 380 millions de tonnes. La note globale s’élèverait à ce jour à 8,3 milliards de tonnes de plastiques produit. 

Le plus inquiétant, c’est que la moitié de cette production exponentielle a moins de 3 ans.

Il serait toutefois incorrect et extrême de représenter d’un côté les méchants industriels du plastique et de l’autre les gentils écologistes qui militent pour sa fin.

Le problème résulte d’une mauvaise gestion, de l’utilisation unique et de la surconsommation du plastique qui, comme le souligne Rudiger Baunemann, directeur général de l’association Plastics Europe «est une ressource bien trop précieuse pour être jetée ».

En effet, la star de nos déchets plastiques, ce sont les emballages :

  • 220 kg/habitant/an en Allemagne
  • 188kg/habitant/an en France
  • 163kg/habitant/an en moyenne dans l’Union Européenne

Coté gestion, 9% des déchets seulement sont recyclés, 12% sont incinérés et les 79% restants se retrouvent dans la nature (décharge ou environnement naturel).

Quand les déchets deviennent un marché

Si les nations européennes se félicitent de compter moins de déchets que d’autres pays aux abords de leur plages ou dans les milieux naturels, c’est aussi parce que l’Union Européenne exporte 87 % de ces déchets en Chine et en Asie. Mais la Chine vient de stopper ces importations, car la rentabilité "argent récolté pour les déchets / prix à payer pour les effets secondaires dû à l’importation et aux traitements des déchets"  commence à s’inverser.

Il faut également rappeler qu’officiellement l’importation de déchets est strictement interdite. Pourtant, la loi apparaît facilement contournable, en déclarant les déchets comme matières premières.

Malgré cela, le cynisme politique ambiant ne consiste pas à trouver des solutions économiques et écologiques pour réduire nos déchets, mais plutôt à trouver d’autres poubelles terrestres à exploiter. Une situation qui peut s’expliquer par le poids de l’industrie européenne du plastique : 60 000 entreprises, 1,5 millions de travailleurs, un chiffre d’affaires annuel de 340 milliards d’euros

Environnement et santé : même combat

Pourtant, les impacts environnementaux et sanitaires de la quantité phénoménale de plastique disséminé sur notre planète sont bien réels. L’origine de la vie se trouve dans les océans. Le plastique participe grandement à l’acidification et au réchauffement de l’océan. Il a aussi sa part de responsabilité dans la destruction des espèces sous-marines, mais pas seulement : dans la nature, il blesse ou tue souvent des animaux terrestres. De plus, le plastique est un grand émetteur de perturbateurs endocriniens, qui pourraient impacter notre santé à long terme.

En se retrouvant dans note environnement, il vient aussi s’immiscer dans toute la chaine alimentaire. Des scientifiques ont récemment identifié des fibres de micro-plastiques, invisibles à l’œil nu, décelables uniquement par analyse chimique dans la bière, le miel, l’eau et le sel. Ces minuscules particules plastiques peuvent, à l’instar des nanoparticules, tout contaminer par voie aérienne.

Comme le précise Heather Leslie, toxicologue à l’université d’Amsterdam, « il est devenu difficile de trouver un endroit sur terre dépourvu de plastique ». Agir pour une meilleure utilisation du plastique, c’est agir pour l’environnement mais également pour la santé et la survie de l’espèce humaine. 

Lire aussi : Mieux manger, moins gaspiller grâce au Zéro Déchet

Ce qu'il faut retenir

Zéro plastique

Pour les consommateurs que nous sommes, les choix que nous faisons s’apparente plus ou moins à un vote politique.

Le développement des commerces 100% vrac, le retour au marché locaux, et la bonne gestion des déchets représente des champs d’actions où nous consommateurs, avons le pouvoir d’agir.

Vous pouvez aller plus loin dans cette démarche en fabriquant vous-même vos produits cosmétiques, ménagers, et autres folies sans déchets.

Pour cela nous vous renvoyons à 3 livres simples, ludiques et progressifs dans la quête du zéro déchet : Famille presque zéro déchet et son adaptation pour les enfants ainsi que Zéro plastique Zéro toxique.

 

Référence :

(1) Albert Knetchel, Nanje Teuscher & al : Plastic partout ! Une histoire de déchets - ARTE, 2018.

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